Ils ont conquis les plus grandes salles du monde, de la NBA à l’EuroLeague, mais leur cœur reste ancré sur le continent africain. Une nouvelle génération de basketteurs professionnels issus de la diaspora choisit de redonner à leur terre d’origine. Camps d’entraînement, fondations, infrastructures, mentoring : au-delà des performances, ces ambassadeurs du parquet investissent dans l’avenir du basket africain. Entre passion, engagement et responsabilité, ils tracent un nouveau chemin pour les jeunes talents du continent.
Ils font vibrer les parquets de la NBA, brillent sur les scènes européennes, collectionnent les trophées… Mais certains basketteurs africains de la diaspora jouent un tout autre match. Un match pour leur pays. Un match pour l’avenir du basketball sur le continent. Le cas de Luol Deng, ancienne star NBA. Au Soudan du Sud, c’est en bâtisseur qu’il s’est révélé. Depuis son élection en novembre 2019 comme président de la Fédération de Basketball du Soudan du Sud, des terrains sortent de terre, des jeunes se forment, et l’équipe nationale atteint en 2023 pour la première fois la Coupe du monde.
“Le plus important est que ça découle d’une vision. Et c’est surtout une question de joueurs. J’ai pu me rendre compte quand j’étais basketteur que nous avons suffisamment de joueurs pour être l’un des meilleurs en Afrique, mais aussi pour le représenter au plus haut niveau. Vous pouvez le constater, je me suis suffisamment soucié de rassembler les joueurs, de les faire s’engager et cela a pris le dessus pour rendre notre nation fière, et chaque Sud-soudanais heureux, c’est au-delà de ce que je pensais pour être honnête.”
Luol Deng, Président de la Fédération de Basketball – Soudan du Sud
Serge Ibaka, lui, est retourné au Congo avec un rêve : ouvrir des portes. Des camps pour les jeunes, un centre multisport à Brazzaville, des programmes éducatifs… Là-bas, on l’appelle “le géant au cœur tendre”. Le Camerounais Pascal Siaka, l’enfant de Douala devenu champion NBA avec les Raptors, offre à travers sa fondation, des bourses, co-organise des stages de basket, soutient la relève. Le Cameroun l’a vu partir… Il revient pour faire grandir. Au Sénégal, Gorgui Dieng est plus qu’un joueur. Il soigne, construit, finance. Dans les villages comme dans les villes, il fait rimer sport avec espoir. Et derrière la BAL, la Basketball Africa League ? Un homme : Amadou Gallo Fall. Visionnaire, bâtisseur, il offre aux jeunes Africains une scène, une vitrine, un rêve professionnel… sur le sol africain.
“Ça commence par des terrains. Comme je le dis tantôt, le football on peut jouer partout C’est ce qui fait sa popularité. Alors, nous voulons être à un niveau les jeunes, partout où il se trouve en Afrique, s’ils veulent participer au sport, qu’ils aient accès à des terrains, à des infrastructures pour jouer au Basketball .”
Amadou Gallo Fall, Président de la Basketball Africa League – Sénégal
Et même ceux qui n’ont jamais porté le maillot de leur pays d’origine répondent présents. L’exemple de Giannis Antetokounmpo, superstar grecque au sang nigérian, investit à Lagos, soutient des académies, s’implique. En effet, disent certains analystes, le plus beau panier n’est pas toujours marqué dans une arène. Il l’est parfois dans un village, dans un gymnase modeste, ou dans les yeux d’un enfant qui découvre le basket grâce à un héros venu de loin. La diaspora peut changer le jeu. Le match du développement est lancé.