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Afrique : diplomatie et économie au menu du Sommet tripartite de Tunis

Afrique : diplomatie et économie au menu du Sommet tripartite de Tunis

Le Sommet tripartite Tunisie-Algérie-Libye du 22 avril 2024 aborde la reconfiguration du Maghreb, sans la participation du Maroc et de la Mauritanie. Les présidents des trois pays envisagent une nouvelle alliance en réponse à la volonté du Maroc et de la Mauritanie de rejoindre la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Ils cherchent à dynamiser l’Union du Maghreb arabe (UMA) pour surmonter les tensions diplomatiques et l’insuffisance des échanges commerciaux au sein du bloc régional. Cette initiative a été prise lors du 7è Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz en Algérie, suscitant des réactions au Maroc. L’UMA, qui rassemble cinq pays d’Afrique du Nord, est paralysée depuis des années par les luttes intestines que se livrent ses membres. Fondée en 1958, elle représente un marché de plus de 100 millions de consommateurs.

Le débat sur la reconfiguration du Maghreb est au menu d’un Sommet tripartite Tunisie-Algérie-Libye qu’accueille la capitale tunisienne, Tunis, le 22 avril 2024.  Les présidents algérien Abdelmadjid Tebboune, tunisien Kaïs Saied et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes El Menfi envisagent une nouvelle alliance sans le Maroc et la Mauritanie. Pour les trois pays, une réaction est nécessaire face à la volonté affichée des deux Etats exclus de la rencontre d’adhérer à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.

“Du fait que l’UMA qui a été créée depuis 1958 est dans la léthargie, comme eux-mêmes le disent, il fallait trouver un rassemblement de pays qui peuvent défendre des dossiers, surtout dans le domaine du Maghreb sur le plan international. Est-ce que ce rassemblement de trois pays aura du poids sur la scène internationale? Pas vraiment. Mais au moins, ils pourront faire bloc sur des sujets qui pourront peser dans la balance lorsqu’il s’agit de prendre position tant sur des sujets liés au Maghreb que ceux liés à l’Afrique”.

Daouda émile OUEDRAOGO, Analyste politiqueBurkina Faso

La Tunisie, l’Algérie et la Libye veulent impulser une nouvelle dynamique au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA). A l’origine, le bloc régional avait pour objectif de relever les défis économiques et d’intégration entre les pays d’Afrique du Nord. Depuis, des tensions diplomatiques notamment entre l’Algérie et le Maroc ont plombé cet objectif. De plus, sur le plan commercial, le flux des échanges entre pays de l’UMA se limite à 3%.

“En écartant le Maroc et la Mauritanie, ils se fragilisent un peu parce que mieux vaut être cinq que trois”.

Daouda émile OUEDRAOGO, Analyste politiqueBurkina Faso

La décision de convoquer des assises sur l’avenir du Maghreb a été prise en marge du 7ème Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz, tenu en mars 2024 en Algérie. Au Maroc, des observateurs estiment que l’initiative vise la création d’une nouvelle alliance dont l’objectif est d’isoler le Royaume chérifien sur le plan diplomatique.

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