Afrique du Sud : le Président Ramaphosa œuvre à mettre fin à la crise diplomatique avec les Etats-Unis

C’était une rencontre attendue avec une certaine appréhension compte tenu des tensions diplomatiques entre l’Afrique du Sud et les États-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. S’adressant à la presse sud-africaine à l’issue de sa visite de travail à la Maison Blanche le 21 mai 2025, le président Cyril Ramaphosa a déclaré que les deux dirigeants avaient eu un « échange approfondi et positif » et a dit s’attendre à ce que Donald Trump assiste au G20 qui aura lieu à Johannesburg en novembre.

«Nous sommes essentiellement ici pour réinitialiser les relations entre les États-Unis et l’Afrique du Sud. Nous sommes des partenaires de longue date à bien des égards. Nous avons collaboré dans de nombreux domaines, qu’il s’agisse de l’espace, de l’énergie ou du commerce, et nous avons donc besoin de revoir la dynamique de ces relations, en particulier à la lumière de certaines des annonces que vous avez faites en matière de commerce et d’investissement.»

Cyril Ramaphosa, Président de la RépubliqueAfrique du Sud

Le président sud-africain qui a effectué une visite de quatre jours aux États-Unis, espère raviver une coopération stratégique en assouplissant la politique américaine sur le plan économique et diplomatique. En effet, les USA reste le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud après la Chine. La menace d’une taxe de 31 % sur les importations sud-africaines, actuellement suspendue, ferait peser un lourd fardeau sur l’emploi local. Cependant, lors des échanges, le président américain a interrompu son homologue pour diffuser une vidéo des déclarations controversées de Julius Malema,leader l’EFF, un parti de gauche connu pour ses positions radicales censée étayer ses accusations selon lesquelles les agriculteurs blancs sud-africains seraient victimes de « génocide »

«Les Afrikaners fuient la violence et les lois racistes en Afrique du Sud. Vous voulez des preuves, je vais vous les donner. Vous me demandez ce que j’aurais dû faire, 

Donald Trump, Président de la RépubliqueEtats-Unis d’Amérique

La visite du président Cyril Ramaphosa intervient après qu’une cinquantaine d’Afrikaners, a été accueillie comme réfugiés aux États-Unis le 12 mai 2025. Une initiative vivement contestée par les autorités. Les tensions sont montées d’un cran entre les deux nations en mars avec l’expulsion de l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Washington, Ebrahim Rasool accusant Trump de « mobiliser le suprémacisme blanc » et d’essayer de « projeter la victimisation blanche comme un sifflet à chien ». Pour les experts, il pourrait être difficile pour les deux nations de maintenir des rapports qui bénéficient à leurs populations respectives. 

« Les accusations américaines, s’il faut revenir sur celles- ci au sujet de l’expropriation des terres, semblent davantage un prétexte stratégique d’autant plus que, bien que 7,3 % de Sud-Africains, principalement blancs, possèdent plus de 70 % des terres agricoles, la loi sur l’expropriation signée en janvier 2025 par Ramaphosa vise à corriger les injustices de l’apartheid.D’ailleurs, les données officielles montrent que les meurtres de fermiers blancs représentent moins de 1 % des 27 000 homicides annuels en Afrique du Sud, loin de l’idée d’un génocide. Ces accusations, amplifiées par des figures comme Elon Musk, servent à Washington de prétexte pour pousser Pretoria à des concessions commerciales, notamment sur les règles du Black Economic Empowerment, que Trump souhaiterait assouplir pour des entreprises comme Tesla ou Starlink.»

Georges Wendy Ottou, Chercheur en relations internationalesCameroun

L’Afrique du Sud est l’un des plus grands exportateurs dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), générant environ 2,7 milliards de dollars de revenus en 2023, principalement grâce à la vente de véhicules, de bijoux et de métaux. Le président Ramaphosa, Optimiste, a souligné que les discussions se poursuivront sur plusieurs questions clés, notamment les flux d’investissement, les structures tarifaires et l’accès au marché américain.

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