Les résultats des élections régionales et législatives en Afrique du Sud ont donné le Congrès national africain vainqueur avec 40.18% des voix, perdant ainsi sa majorité au Parlement pour la première fois depuis 1994. Le taux de participation a atteint 58,64%, en baisse par rapport aux élections précédentes. Cette baisse est attribuée au malaise économique et social, illustré par le nombre croissant de chômeurs en Afrique du Sud. Malgré sa défaite, l’ANC prévoit de former un gouvernement de coalition. L’ouverture de la nouvelle législature est prévue dans 14 jours. La session inaugurale de l’Assemblée nationale sera consacrée à la désignation du nouveau président sud-africain au suffrage indirect.
Les résultats des élections régionales et législatives publiés le 2 juin 2024 par la Commission électorale indépendante d’Afrique du Sud (IEC) donnent vainqueur le Congrès national africain (ANC). Selon les chiffres de l’organe électoral, l’ANC a obtenu 40.18 % des suffrages valablement exprimés. Le parti au pouvoir ayant remporté 159 sièges sur 400 à l’Assemblée nationale, a perdu son hégémonie au sein de la chambre parlementaire pour la première fois depuis 1994. Malgré tout, l’IEC et le président Cyril Ramaphosa ont salué l’expression d’une démocratie solide.
“En allant voter, le peuple sud-africain a assumé la responsabilité non seulement de son avenir et de celui des familles, mais aussi de celui du pays tout entier. Par leurs votes, ils ont démontré clairement que notre démocratie est forte, robuste et durable. Trente ans après son instauration, notre démocratie montre sa résilience”.
Cyril Ramaphosa, Président de la République – Afrique du Sud
Le taux de participation aux élections sud-africaines du 29 mai 2024 a atteint 58,64%, soit 16.2 millions de votants sur 27.79 millions d’électeurs. Un indicateur en baisse par rapport à 66.05% enregistré lors des élections générales de 2019. De l’avis des experts, la perte de l’engouement des populations pour les échéances électorales est révélatrice du malaise économique et social ambiant en Afrique du Sud où le nombre de personnes sans emploi est passé de 330.000 à 8,2 millions en un an.
“Suite aux résultats de ces élections sans précédent, je tiens à vous rassurer. Moi aussi, je suis père de trois jeunes filles. Et comme des millions de Sud-Africains, je ne veux pas qu’elles grandissent dans un pays dirigé par un parti comme MK qui veut abolir la Constitution, qui veut renverser le système judiciaire, envisage d’exproprier des propriétaires privés et nationaliser la Banque centrale”.
John STEENHUISEN, Président du parti Alliance démocratique – Afrique du Sud
Dépourvu de la majorité absolue, l’ANC se prépare à former un gouvernement de coalition. Malgré le revers électoral, le président Cyril Ramaphosa n’a pas l’intention de démissionner de son poste de leader de l’ANC. De son côté, le parti d’opposition Alliance démocratique arrivé deuxième au scrutin avec près de 22% des votes, se projette dans la phase post-électorale et compte barrer la route à une alliance entre l’ANC, les partis MK de Jacob Zuma et EFF de Julius Malema.