Au terme des travaux de la 41ème réunion du comité des chefs d’États Majors de la CEDEAO, le constat d’un renforcement et d’une unité de l’ensemble des pays contre la luette terroriste domine la conclusion des travaux face à l’expansion des activités des groupes terroristes actifs au Mali, au Burkina Faso, au Niger et vers les pays côtiers du Golfe de Guinée à travers la Piraterie Maritime.
Les chiffres des différents rapports, marquent une recrudescence importante des actes terroristes : une augmentation de plus de 250% des attaques entre 2018 et 2020, avec plus de 2500 victimes civils et 1000 militaires. Afin de maîtriser ce fléau, deux résolutions ont été prises en guise de conclusion : la mise en place des opérations conjointes entre tous les pays, particulièrement frontaliers, et le renforcement des capacités opérationnelles des équipes.
Les Chefs d’Etats des pays de la CEDEAO avaient exprimé une forte volonté politique pour imposer la paix dans la région. L’implémentation du plan d’action de lutte contre le terrorisme de la CEDEAO adopté en 2019 reste pourtant confronté à de nombreux défis. Celui du financement des troupes des pays de la CEDEAO, de la dotation en moyens matériels, particulièrement des outils de prévention, de renseignements et de contrôle.
Les difficultés de la lutte contre le terrorisme sont renforcées par la défiance massive des populations sur la présence des forces françaises, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Le retrait annoncé des troupes françaises du Sahel s’accompagne de nombreuses manifestations de rejets des populations. Ainsi, des milliers de personnes ont manifesté et fait barrage ce vendredi 19 novembre à Kaya au Burkina Faso, pour s’opposer au passage d’un convoi militaire français parti de Côte d’Ivoire et à destination du Niger.
Obligé de se doter d’une stratégie d’approche collective, d’opérations conjointes, d’échanges de renseignement, les armés de la CEDEAO en conclusion de leurs travaux lors de la 41ème réunion des chefs d’Etats majors, confirment gérer trois crispations majeures. Les populations qui manifestent de plus en plus contre l’insécurité dans leur pays et jugent encore les carences et les victimes des attaques trop élevées malgré les accords passés avec la France.
La décision de la France de se retirer progressivement des opérations dans le Sahel, face à la grogne populaire et la réalité de l’échec de ce déploiement.
La présence de plus en plus active des forces étrangères d’autres pays, comme la Russie ou la Turquie, qui entraînent des représailles de la France et de l’Europe à l’instar des sanctions envisagées contre le Mali pour son probable rapprochement avec des partenaires russes.