Afrique : Julius Maada Bio élu président en exercice de la Cédéao

Lors du 67ème sommet de la CEDEAO, Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, a été élu président en exercice de l’organisation. Dans un contexte de tensions croissantes et de départs imminents de plusieurs membres clés, son leadership sera déterminant pour rétablir l’unité et la stabilité dans une région en pleine tourmente.

Le 22 juin 2025, lors du 67ème sommet de la CEDEAO à Abuja, Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone, a été élu président en exercice de l’organisation, succédant ainsi à Bola Ahmed Tinubu du Nigéria. Cette nomination marque un tournant, rompant avec la traditionnelle alternance entre dirigeants francophones et anglophones. En prenant la tête de l’organisation, Maada Bio hérite d’une CEDEAO fragilisée par le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger, et confrontée à une instabilité politique et sécuritaire grandissante.

Il est difficile d’inverser la dynamique de fragmentation de l’organisation, tant le mal est profond et les dés déjà jetés. Il ne reste donc plus qu’à trouver un mode de coopération efficace, car les économies des pays membres de la CEDEAO et celles des États de l’Alliance des États du Sahel (AES) sont fortement imbriquées. Ils ont donc tout à gagner à coopérer, plutôt que de se regarder en chiens de faïence.

Kerwin MAYIZO, Analyste politique

Dans son discours d’investiture, le président Bio a souligné que l’Afrique de l’Ouest se trouvait à un « carrefour de graves défis », citant l’insécurité, le terrorisme et la criminalité transnationale comme des enjeux majeurs. Il a promis de mettre en œuvre des actions concrètes pour restaurer l’ordre constitutionnel, renforcer la sécurité régionale, promouvoir l’intégration économique et réformer la CEDEAO, avec une attention particulière portée aux besoins des citoyens.

Le président Maada Bio doit intégrer le fait que l’insécurité et le terrorisme sont contagieux, et qu’aucun État n’est à l’abri tant que la région reste fragmentée. Il lui revient d’inclure, dans le cadre de la coopération avec les États membres de l’AES, la mutualisation des forces et le partage de renseignements pour mener une lutte conjointe contre ces menaces. Pour que cette démarche soit crédible, il est essentiel d’éviter que la CEDEAO soit perçue par l’opinion publique comme le simple relais de certaines puissances occidentales ou comme l’instrument de domination de certains États influents de la région.

Kerwin MAYIZO, Analyste politique

À 61 ans, l’ancien militaire et président Sierra léonais se retrouve face à un défi de taille. La CEDEAO, créée en 1975 pour favoriser l’intégration économique, ne compte plus que 12 membres  sur 15 en 2025 et peine à retrouver son influence d’antan. Pour restaurer la crédibilité de l’organisation et réconcilier une Afrique de l’Ouest fracturée, la capacité de dialogue et la vision politique de Julius Maada Bio seront cruciales pour l’avenir de la région.

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