Renforcer la collaboration entre les parlementaires, les leaders d’opinion et la société civile dans les pays à forte prévalence au paludisme pour développer un mécanisme conjoint de suivi à l’effet de stimuler le financement et la gestion des financements de la santé, c’est l’objectif du forum régional des parlementaires, leaders d’opinion et la société civile sur le paludisme ouvert le 5 mars 2024 à Yaoundé. A l’heure où le paludisme continue à décimer les populations africaines, les experts appellent à une amélioration des financements en faveur de l’éradication de la maladie.
L’Afrique est la région du monde la plus touchée par le paludisme. Selon les estimations de l’OMS, le continent compte 94% des cas dans le monde en 2022. 12 pays dont 11 en Afrique, concentrent 70% des cas et 73% des décès dus au paludisme soit environ 171 millions de cas pour 446 000 décès enregistrés. Ces chiffres sont révélateurs de la nécessité de renforcer les stratégies en faveur de la lutte contre cette maladie infectieuse. L’une d’elle consiste à actionner l’application de la décision relative à une hausse du financement de la santé à 15% du budget des Etats africains. Malgré la mesure adoptée en 2001 par l’Union Africaine, le financement de la santé reste actuellement autour des 10%. Pour actionner la mise en exécution de cette décision, les acteurs de la société civile et les parlementaires mènent des réflexions à Yaoundé à l’effet d’aboutir à une multisectorialité de la lutte contre le paludisme.
“Il s’agit de s’assurer que nous avons leur appui en tant que représentants de communauté, dans la lutte contre le paludisme dans différents pays respectifs d’où ils viennent. Ils sont impliqué dans la mobilisation des fonds, dans l’allocation des budgets alloués au secteur de la santé et bien entendu au paludisme; ils sont aussi impliqués dans la redevabilité de l’action gouvernementale pour s’assurer que les programmes de santé, financés par les fond domestiques mais aussi les fonds des partenaires sont mis en oeuvre à temps et correctement
Daniel Madandi Ngamije, Directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS – Rwanda
Il s’agit à travers ce forum de créer une synergie régionale pour améliorer le financement de la santé sur le continent et infléchir la courbe des décès dus au paludisme par une prise en charge plus significative. Il s’agit entre autres de la gratuité des soins et des moustiquaires imprégnées qui à nos jours demeurent le meilleur moyen de prévention contre le paludisme.
“L’objectif en tant que parlementaire, c’est que nous arrivions à faire en sorte que les engagements pris par l’exécutif puissent être respectés dans les cadres budgétaires et que nous, au niveau budgétaire, essayons d’accroître la mobilisation des ressources, surtout au niveau domestique afin de lutter contre ce fléau.”
Some Y aimé, Député – Burkina faso
“Réduire le paludisme dans les pays les plus touchés par la maladie”, c’est le thème autour duquel experts en santé publique, chercheurs, représentants d’organisations internationales et leaders de la société civile vont mener des réflexions qui devraient déboucher sur la déclaration de Yaoundé.