Clap de fin à Abidjan. La Côte d’Ivoire a accueilli les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement du 26 au 30 mai 2025. Une édition charnière, marquée par le passage de témoin à la tête de l’institution. Sidi Mohamed Ould Tah succède à Akinwumi Adesina.
La Banque africaine de développement change de pilote. L’annonce est tombée au terme des assemblées annuelles de la BAD à Abidjan. Le Mauritanien Sidi Mohamed Ould Tah succède au Nigérian Akinwumi Adesina. À 61 ans, l’ancien ministre mauritanien de l’Économie et ex-président de la BADEA prend la direction d’une institution dont les actifs devraient atteindre environ 290 milliards USD d’ici 2025-2030, lui conférant ainsi un mandat exigeant mais offrant une capacité significative de mobilisation de financements à long terme pour l’Afrique.
« Je voudrais tout particulièrement remercier mon pays qui a à sa tête son Excellence le Président Mohamed Ould Cheikh Ali qui a porté ma candidature et qui a fourni des efforts inlassables pour l’aboutissement que nous venons de connaître. Je remercie tous mes frères et toutes mes sœurs mauritaniennes, toutes mes sœurs et tous mes frères africains pour l’élan de solidarité qui a accompagné ma campagne.»Sidi Mohamed Ould Tah, Président de la BAD – Mauritanie
Technocrate aguerri, le nouveau président n’arrive pas en terrain inconnu. Mais les défis sont d’envergure. En tête de liste, la croissance molle attendue à 3,9 % en 2025, le chômage massif des jeunes, les inégalités, l’insécurité alimentaire, les faiblesses de la gouvernance, et les risques climatiques de plus en plus pressants.
« SIDI a de l’expérience et je suis persuadé que Sidi va poursuivre le travail remarquable que nous avons commencé. Il va capitaliser les réalisations que nous avons faites ces dix dernières années. l’Union fait la force et l’Afrique a besoin de votre soutien dans l’unité. La Banque africaine de développement et le Fonds africain de développement sont vos meilleurs instruments d’investissement pour réaliser vos priorités et transformer l’Afrique.”AKINWUMI ADESINA, Président sortant de la BAD – Nigéria
Malgré un contexte mondial difficile, l’Afrique résiste. La croissance prévue pour 2025 (3,9 %) et 2026 (4,0 %) sera plus modérée.Selon de nombreux experts, pour soutenir le développement en 2025, la BAD doit gérer l’incertitude économique, mobiliser des fonds, améliorer la gouvernance, favoriser une croissance inclusive et gérer les risques climatiques. L’Afrique a besoin d’environ 1 430 milliards de dollars par an pour atteindre les ODD d’ici 2030 (dont 1 300 milliards de dollars pour combler le déficit de financement annuel).



