2,7%, c’est le taux de prévalence national au VIH/SIDA, pour une population estimée à environ trente millions d’habitants au Cameroun. Si le fléau semble avoir pris du recul par rapport au taux de 5,4% en 2018, les chiffres restent tout de même préoccupants, au vu du nombre d’individus infectés, des nombreuses familles affectées, voire des perturbations socioculturelles dans les communautés respectives auxquelles appartiennent ces individus. S’alignant sur les politiques publiques mises en œuvre sur le terrain, le réseau des jeunes du Cameroun, une association pilotée par les jeunes, multiplie ses activités dans le cadre de la lutte contre le VIH SIDA et ses corollaires, la consommation des stupéfiants et la violence, avec pour but d’offrir aux adolescents et jeunes un paquet de services intégrés, spécifique à leurs besoins.
D’après l’enquête Population-Based HIV Impact Assessment (CAMPHIA 2017), les filles âgées de 15 à 24 ans sont les plus vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles. En effet, elles représentent à elles seules 9 nouveaux cas séropositifs dépistés sur 10. Les régions de l’Adamaoua et du Sud qui sont les plus touchées avec des taux de prévalence respectifs de 4,2% pour l’Adamaoua et 5,8% pour la région du Sud. A cela s’ajoutent plusieurs autres facteurs. Entre 2018 et 2024 toutefois et grâce aux actions des pouvoirs publics, le taux de prévalence du VIH au Cameroun est passé de 5,4% à 2,7%, les jeunes de 15 à 24 ans représentant la tranche d’âge la plus touchée, selon les statistiques officielles.
« Sur le plan national, il faut dire que les jeunes ont beaucoup de problèmes. Il y a les thématiques émergentes comme la consommation des stupéfiants, il y a les violences en milieu scolaire et le VIH qui reste toujours, les grossesses précoces et non désirées. Aujourd’hui, nous avons le phénomène des hépatites dont on ne parle pas encore beaucoup.»
JUSTIN JULE FERRY NDONGO, Président National du Réseau des Jeunes du Cameroun –Cameroun
Afin de prêter main forte aux politiques publiques, le Réseau des jeunes du Cameroun appuyé par les services étatiques et d’autres partenaires oeuvre en proposant une approche qui se veut innovante à travers des interventions intégrées et multisectorielles à haut impact qui visent à court et à moyen termes induire une tendance positive sur les indicateurs de suivi du VIH et de SSR/PF chez les jeunes et adolescents. Ateliers d’échanges, brainstormings, partage d’expérience, l’angle d’attaque est spécifique à chaque région, et les diagnostics sont posés par les jeunes eux-mêmes.
Le réseau entend également partager avec l’appui de ses démembrements locaux l’expérience de la CLINIQUE ADOS-JEUNES, une de ses dernières trouvailles qui aurait déjà fait ses preuves. Cette clinique ado-jeunes s’appuie sur deux éléments fondamentaux à savoir, la cellule d’écoute et d’appui à l’éducation et l’unité d’intervention mobile.
« C’est un concept qui se veut fédérateur, qui englobe ces différents domaines de santé de reproduction, des actions pour inverser la tendance en matière de consommation de drogues et de violences chez cette tranche d’âge-là. »
Marie Egyptienne ABAH, Point focal prévention VIH/SIDA au MINSEC – Cameroun
Autant d’initiatives portées par des jeunes qui visent à garantir un meilleur épanouissement de la jeunesse au Cameroun avec Zéro SIDA à l’horizon 2030.