La cinquième réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les Communautés économiques régionales et les mécanismes régionaux s’est tenue à Nairobi, la capitale kényane, du 13 au 16 juillet 2023. Le rendez-vous s’est penché sur les programmes de développement du continent dans un contexte de conflits et de crises diverses affectant la plupart des États membres.
L’intégration régionale est un élément essentiel du développement du continent africain. Il a le potentiel de favoriser la baisse des exportations mais surtout de donner aux producteurs et aux consommateurs davantage de possibilités, bien au-delà des marchés restreints des pays. Pour la 5e réunion de coordination semestrielle entre l’Union africaine, les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux tenue à Nairobi, la capitale kényane le 16 juillet 2023, les institutions ont évalué les progrès réalisés en termes de dynamique d’intégration régionale en Afrique en 2022.
“Les progrès que nous avons réalisés en collaborant avec une fermeté sans précédent dans différents domaines, notamment la paix et la sécurité, l’intégration régionale, l’investissement, le commerce et le développement, ainsi que le changement climatique, revêtent une importance considérable et positive pour notre transformation collective.L’Agenda 2063 est notre plan directeur pour concrétiser la vision panafricaine d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène internationale.”
William Ruto, Président de la République – Kenya
Le monde traverse un tournant décisif de la scène internationale marquée par des conflits et des crises géopolitiques et géostratégiques dont le continent africain n’est guère épargné. La Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf), projet d’intégration africaine réunissant 54 Etats africains, est un exemple de réussite d’intégration à même de stimuler le développement du continent. Le rapport sur l’intégration régionale de l’Union africaine met aussi en lumière les obstacles et autres freins au succès de l’intégration sur le continent, notamment, une libre circulation des personnes et des biens non effective, mais aussi un déficit de financement infrastructurel à l’échelle continentale.
“De tels progrès ne sauraient occulter les contraintes structurelles qui ont toujours handicapé notre processus d’intégration. Au nombre de ces contraintes, je voudrais citer en particulier, le déficit de financement pour la mise en œuvre du programme d’infrastructure à l’échelle continentale; l’incompréhensible retard dans les ratifications du protocole sur la libre circulation des personnes et des biens; Il nous faut de toute urgence sortir de cette flagrante contradiction à vouloir la liberté du commerce et refuser la mise en oeuvre de la libre circulation des personnes et des biens.”
Issa Faki MAhamat, Président de la Commission de l’Union africaine
Un autre frein à la dynamique de développement de l’intégration régionale c’est les régimes anti constitutionnels mais aussi les crises internes. Entre la crise soudanaise, le conflit entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo ou encore l’instabilité politique au Mali et au Burkina Faso, les communautés économiques régionales doivent faire face à de nombreux défis. Mais les acteurs du continent ambitionnent de capitaliser les réformes institutionnelles de l’UA pour poursuivre et réaliser l’objectif ultime de développement : l’atteinte de l’Agenda 2063.
il est plus important que jamais de mobiliser notre conscience collective, notre volonté, notre solidarité et notre unité pour remplir notre mandat générationnel fondamental, qui consiste à faire de l’Afrique une nouvelle puissance mondiale, prête et capable de jouer un rôle moteur dans l’avènement d’une nouvelle ère industrielle qui inaugurera simultanément une ère de développement inclusif, de prospérité partagée et d’action efficace en faveur du climat. Nous devons donc tirer parti de la dynamique de réforme institutionnelle de l’UA pour poursuivre le développement complet d’une capacité efficace à réaliser la transformation panafricaine.
William Ruto, Président de la République – Kenya
Le Département des affaires économiques de la commission de l’Union africaine a mis au point l’Indice africain d’intégration régionale multidimensionnelle (AMRII) en tant qu’outil de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des programmes d’intégration. Il est composé de 7 dimensions et de 39 indicateurs, à la fois qualitatifs et quantitatifs, disposant de seuils pour évaluer les CER et identifier ceux qui accusent un retard dans la mise en œuvre des plans et programmes d’intégration tels que le Traité d’Abuja et l’Agenda 2063.