Alors que le continent africain cherche à s’industrialiser et à se libérer de sa dépendance à l’égard des matières premières, les zones économiques spéciales apparaissent comme des leviers essentiels. Avec plus de 200 ZES en Afrique, mais seulement 38% d’entre elles pleinement opérationnelles, les parties prenantes à travers le continent visent à développer des ZES alignées sur les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine, capables de générer de la valeur ajoutée, de créer des emplois et de stimuler la compétitivité régionale.
Les zones économiques spéciales (ZES) apparaissent comme un levier essentiel pour l’industrialisation et la diversification du continent africain, de moins en moins dépendant des matières premières. Les parties prenantes du continent cherchent à développer des ZES conformes aux objectifs de la zone de libre-échange continentale africaine, capables d’apporter de la valeur ajoutée, de créer des emplois et de stimuler la compétitivité régionale. Si elles sont mises en œuvre et adaptées de manière efficace, les ZES peuvent être la pierre angulaire d’une Afrique plus forte, plus interconnectée et plus autonome sur le plan industriel. Alignées sur la zone de libre-échange continentale africaine, elles promettent non seulement la croissance, mais aussi la transformation.
Les zones économiques spéciales ont été spécifiquement définies comme des outils de promotion du commerce interafricain au sein de la zone de libre-échange africaine (ZLECAf).
Rebecca Nalumu, Directrice du développement chez SEZ Uganda
Avec un commerce intra-africain qui ne représente que 15 % du commerce total du continent, les principales parties prenantes en Afrique souhaitent faire des zones économiques spéciales un catalyseur de l’industrialisation et de l’intégration régionale. En harmonisant les politiques industrielles et fiscales, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) espère créer un marché continental dynamique, inclusif et compétitif à l’échelle mondiale.
Les zones économiques spéciales contribuent de manière significative à l’industrie manufacturière, non seulement pour le marché intérieur d’un pays donné, mais aussi pour le marché régional et continental. Il s’agit donc d’un aspect très important des efforts globaux d’industrialisation de l’Afrique et le lien entre la ZLECAf et la production des marchés intérieurs en termes de zones économiques spéciales est, je pense, très clair. Ce que la ZLECAf offre aux gouvernements et aux pays qui ont investi dans des zones économiques spéciales est donc une opportunité, une opportunité pour les biens qui sont produits d’avoir un marché supplémentaire, qui est le marché de la ZLECAf.
Wamkele Mene, Secrétaire général du Secrétariat de la ZLECAf
Bien que le continent compte plus de 200 zones économiques spéciales, moins de 40 % d’entre elles sont pleinement fonctionnelles. Selon les experts, pour aligner ces zones sur la vision plus large de la ZLECAf, chaque ZES doit être adaptée aux réalités économiques locales et aux priorités de développement nationales.
Il arrive parfois que l’on implante ou que l’on définisse une zone économique spécialisée dans un cadre où des traditions de villages et de communautés qui n’ont pas été du tout impliquées ni considérées dans cette nouvelle dynamique économique.
Raymond Tavares, Représentant résident de l’ONUDI
Pour promouvoir l’industrialisation, attirer les investissements directs étrangers et créer des emplois, le continent se tourne de plus en plus vers les zones économiques spéciales. Aujourd’hui, 47 pays africains abritent plus de 200 ZES opérationnelles. Dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le règlement ministériel 1/2023 de la ZLECAf reconnaît le rôle des ZES dans la promotion de l’industrialisation et permet aux produits fabriqués dans les ZES d’être considérés comme des « produits originaires » au sens de la ZLECAf, à condition qu’ils répondent aux critères énoncés à l’annexe 2 du protocole sur le commerce des marchandises.