Lors de la dernière édition de l’Intra-African Trade Fair, l’Afrique a exposé ses ambitions économiques mais aussi ses défis. L’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, aux côtés d’experts africains, a rappelé que l’éducation et la participation active des États restent essentielles pour libérer le potentiel du continent.
Avec plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique détient la population la plus jeune du monde. Pourtant, ce capital humain reste encore largement sous-exploité. Faute d’investissements suffisants dans l’éducation, la formation professionnelle et l’accès aux nouvelles technologies, une partie de cette jeunesse peine à trouver sa place dans l’économie. Ce déficit de compétences freine la productivité et ralentit l’industrialisation du continent. Une problématique soulevée par l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.
“Nous avons une population en Afrique. La population n’est pas notre problème. Mais pour que le capital humain soit utilisable, pour qu’il soit efficace, il faut avoir une éducation. Le capital humain doit être ce qui donne des compétences, qui donne de l’éducation, une éducation de qualité, de la technologie, et tout ce dont ils ont besoin pour faire des contributions pour faire d’Afrique le continent du centaure.”
Olusegun Obasanjo, Président du Conseil consultatif de l’IATF – Nigéria
L’un des autres défis est la faible participation de certains États aux grandes rencontres économiques. L’Accord de libre-échange continental africain, ZLECAF, offre pourtant une opportunité historique pour renforcer le commerce intra-africain. Mais l’absence de certains acteurs clés réduit l’impact de ces rendez-vous. Pour progresser, chaque pays doit s’approprier les bonnes pratiques, les expérimenter et les adapter à ses réalités locales. Une remarque partagée par un expert de la République Démocratique du Congo.
Je connais beaucoup de pays, beaucoup de membres des différents pays qui ne sont pas venus à cause de ça. Mais c’est son devoir à encourager. Si nous voulons arriver à ZLECAF, nous allons arriver à un commerce intra-africain beaucoup plus grand. Il faut nécessairement venir voir, apprendre et répéter, répercuter, le refaire dans nos états respectifs.
Eric MONGA, Vice-président de la Fédération des Entreprises de RDC – RD Congo
Entre le manque d’infrastructures, la lenteur des réformes et le déficit de volonté politique, l’Afrique avance encore trop lentement sur le chemin de l’intégration économique. Mais l’IATF reste une plateforme essentielle : un lieu où les idées circulent, où les projets naissent, et où le rêve d’une Afrique plus unie et plus compétitive continue de prendre forme.