Afrique : l’IGAD appelle à une migration régulée

Dans la Corne de l’Afrique, la migration de travail prend une nouvelle dimension. Face à des centaines de milliers de départs souvent périlleux, l’Autorité intergouvernementale pour le développement, l’IGAD, appelle à une régulation plus humaine et plus sûre des mobilités. À Nairobi, les ministres du Travail et de l’Intérieur des pays membres ont lancé un appel fort : faire de la migration une opportunité, pas un drame.

Réunis le 20 au 22 octobre 2025 à Nairobi, les huit États membres de l’IGAD ont tenu leur troisième conférence ministérielle sur le travail, l’emploi et la migration. Au centre des débats : comment transformer une migration souvent subie en un moteur de développement régional?. Depuis quelques années, la région connaît une explosion des flux migratoires. Face à ce constat alarmant, l’IGAD plaide pour une approche concertée. l’IGAD propose la mise en place d’un visa régional unique, une initiative inspirée d’autres blocs régionaux, pour faciliter la mobilité légale et réduire les risques de migration irrégulière.

“Nous proposons aussi à nos ministres une seule région de visa.  Ce n’est pas nouveau pour le monde. Cela n’affectera pas la sécurité et la souveraineté des membres. Mais pour faciliter les visas efficaces et pour le mouvement libéral.

Workney GEBEYEHU, Secrétaire exécutif de l’IGADEthiopie

Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large : celle d’une libre circulation des personnes et des travailleurs à l’échelle de la Corne de l’Afrique. L’objectif est clair : encadrer, protéger et valoriser la migration de travail, afin d’en faire un véritable levier d’intégration régionale et de croissance partagée. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus de 230 000 migrants ont emprunté, rien que pour 2025, la route de la mer Rouge vers la péninsule Arabique. Une traversée souvent mortelle.

“ Dans les 8 premiers mois de l’année, nous avons eu 230 000 migrants qui ont pris cette aventure dangereuse. Beaucoup d’entre eux, à travers des réseaux de smuggling et de trafic. Beaucoup d’entre eux vont à pied. Ils marchent pendant des jours et des jours. Et puis ils prennent des bateaux dans la mer Rouge. Et encore une fois, dans les 8 premiers mois de l’année nous avons plus de 600 personnes qui sont mortes ou qui ont manqué. Et nous savons que ce nombre est probablement plus élevé.”

Nihan ERDOGAN, Directrice régionale adjointe des opérations de l’OIM Turquie

Alors que les routes migratoires continuent de coûter des vies, l’IGAD entend tracer une autre voie: celle d’une mobilité régulée, humaine et respectueuse des droits fondamentaux. Un pari ambitieux, certes, mais essentiel : transformer la migration en espoir plutôt qu’en tragédie.

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