En Afrique, les pays ouvrent de plus en plus les frontières pour permettre aux africains de voyager sur le continent. C’est ce qu’a révélé la neuvième édition de la publication de l’indice d’ouverture de visas pour les pays africains. Au total, 17 pays ont amélioré leur score depuis l’année dernière et 39 se sont améliorés depuis 2016. Le Bénin, la Gambie, le Rwanda et les Seychelles restent les seuls pays africains qui offrent un accès sans visa à tous les Africains.
Voyager en Afrique pour les africains n’a jamais été aussi ouvert selon la nouvelle indice d’ouverture des visas africains publiée ce 25 novembre. En 2024 par exemple, 44% des pays africains proposent un visa électronique pour les Africains, contre 17% des pays du continent en 2016. Ce n’est pas encore suffisant mais c’est un grand pas vers le changement selon la Banque africaine de développement.
“Nous avons vu certains pays améliorer leur classement. Par exemple, les meilleurs réformateurs cette année en termes d’indice d’ouverture des visas sont la Sierra Leone et l’Angola. La Sierra Leone a en effet gagné neuf places, passant de la 22e à la 13e position. Il s’agit là d’un bond considérable qui lui permet de rejoindre le top 20 des pays africains qui sont le plus ouverts aux africains.”
Pour y arriver, la Sierra Leone a ajouté neuf pays africains à la liste des pays dont le visa n’est pas requis pour entrer le pays d’Afrique de l’Ouest et il a institué que les ressortissants du reste des pays africains pouvaient obtenir leur visa à l’arrivée. Depuis 2023, 17 pays ont amélioré leur standing tandis que 39 l’ont fait depuis 2016 l’année où le premier rapport a été publié.
“L’une des déclarations du président de la Banque africaine de développement dit que le commerce ne se fait pas dans le vide. Pour transporter des marchandises à travers les frontières par exemple, il faut des chauffeurs, et bien d’autres travailleurs. Pour que quelqu’un vienne investir dans votre pays, il faut d’abord qu’il prenne en compte l’état de l’environnement avant de se lancer. Vous n’attendez pas de quelqu’un qui va dépenser son argent dans votre pays qu’il apporte son passeport à votre ambassade pour demander un visa, qui d’ailleurs peut être rejeté, et que vous lui imposerez de payer. Ce que nous disons donc, c’est que pour promouvoir le commerce, les investissements et le tourisme, les pays doivent ouvrir leurs frontières.”
Zodwa MABUZA, Responsable principal de l’intégration régionale à la BAD – Eswatini
Selon l’indice, neuf des 20 pays les plus performants sont des pays à faible revenu ; trois d’entre eux sont enclavés. Neuf autres sont des pays à revenu moyen inférieur. Et pour ceux qui hésitent encore, les pertes sont plus grandes que les gains selon les experts.
“C’est vraiment important le fait d’ouvrir les frontières aux africains sur leur continent. Si vous vous souvenez bien, l’Union africaine a mis en place ce que nous appelons un protocole de libre circulation qui comporte trois phases. La première phase concerne la suppression des visas pour tous les Africains à l’intérieur de l’Afrique, et la deuxième phase concerne le droit d’établissement et le droit de résidence, et nous n’en sommes pas encore là. Ce que nous voulons dire à la plupart des gouvernements, c’est que la suppression des visas les aidera égale
Zodwa MABUZA, Responsable principal de l’intégration régionale à la BAD – Eswatini
L’indice d’ouverture des visas en Afrique mesure le degré d’ouverture de chaque pays d’Afrique aux visiteurs d’autres pays africains. Le Bénin, la Gambie, le Rwanda et les Seychelles sont toujours les seuls pays africains qui offrent un accès sans visa à tous les Africains.