L’Union Africaine en collaboration avec ses partenaires a organisé la première convention des journalistes qui s’est tenue à Arusha du 01 au 03 Mai. La convention qui a attiré plus de 400 journalistes africains a été une occasion pour l’union africaine de rappeler aux professionnels des médias d’utiliser leurs capacités pour aider à changer la narration négative sur l’Afrique. Le même message fut aussi transmis aux journalistes africains des radios communautaires qui ont suivi une formation de trois jours sur la diffusion de l’information sanitaire dans des communautés africaines.
Les guerres, la famine, la corruption ou encore une pauvreté extrême, voici pour certains l’image de l’Afrique présentée dans les médias. Pour l’Union Africaine, il faut inverser la tendance. L’organisation panafricaine exhorte les journalistes africains à contribuer à la reconstruction d’une narration positive sur le continent.
“Les médias ont un grand rôle pour contrôler la narration comme ils sont des ponts entre la population et les autorités. Donc, la personne qui raconte l’histoire contrôle sa narration. Et si nos médias ne racontent pas l’histoire telle qu’elle est, les autres le feront; d’où les stéréotypes négatifs. Et ainsi, personne ne saura jamais la grandeur de nos civilisations ou encore de nos inventions et découvertes. Il y a beaucoup de choses positives qui se passent en Afrique comme la façon dont nous avons géré la covid-19″
Wynne MUSABAYANA, Directrice de la Communication à la Commission de l’Union Africaine
La première convention des médias s’est tenue à Arusha en Tanzanie du 01 au 03 Mai. Elle a vu la participation de la présidente de la République unie de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan. Selon la cheffe de l’État, les médias africains doivent parler d’une seule voix pour arriver à changer la narration trop sombre de l’Afrique.
“Je me rappelle du projet pour la création d’un média panafricain qui devait porter le nom de voix d’Afrique mais malheureusement, il a disparu. Aujourd’hui même si vous changez de nom, essayez de le faire renaître. C’était un beau projet et c’est au sein de ce média que vous devriez discuter de vos problèmes et des solutions y relatives ou encore comment défendre votre continent en parlant du bien qu’il a à offrir et construire une image différente de celui qu’on a longtemps attribué à votre continent »
Samia Suluhu HASSAN, Présidente de la République
Pour les professionnels des Médias, le souci de l’objectivité dans la restitution des faits n’est pas un obstacle au récit positif sur l’Afrique, il faudrait simplement garder le juste équilibre, argumentent-ils.
“On oublie un peu l’objectif premier de notre profession qui est celui de donner d’abord une bonne information. Moi je le dis toujours, comme je viens d’un pays qui a connu les conflits, donner des informations qui sauvent des vies ne veut seulement pas dire de parler des catastrophes naturelles ou des tensions politiques et sécuritaires. On peut parler de beaucoup de belles choses qui concernent l’Afrique. Par exemple ici à Arusha, il y a beaucoup de choses positives qu’on peut mettre en exergue »
Brice Landry NDANGOUI, Rédacteur en chef de la Radio Ndeke Luka
Le message sur la reconstruction de l’image de l’Afrique dans les médias a également été relayé lors de l’atelier des journalistes africains des radios communautaires organisé par l’Africa CDC et l’UNESCO. La formation avait pour but de renforcer les capacités des journalistes de radio communautaire, dans le but d’améliorer la diffusion de l’information sanitaire auprès des communautés. Elle s’est tenue du 2 au 5 mai 2022 à Arusha en Tanzanie.