L’Afrique connait entre 2020 et 2022 une vague de coups d’État. Mali, Guinée Conakry, Burkina Faso, Soudan, quatre pays désormais dirigés par des militaires. Une première dans l’histoire de l’Union africaine, qui condamne la prise de pouvoir par la force. Des décisions strictes ont suivi, dont la suspension de ces pays des différents organes de l’institution. L’Union africaine pointe également du doigt la montée de l’extrémisme violent.
Ibrahim Boubacar Keita du Mali, Alpha Condé de la Guinée Conakry, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, sont les trois présidents ouest-africains renversés par les militaires entre août 2020 et janvier 2022. Une vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement, unanimement condamnée par les dirigeants africains lors du sommet annuel de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie.
“La gouvernance dans nos Etats et l’accès au pouvoir sont obtenues par des élections libres, démocratique et transparentes. C’est également la charte de la Cedeao qui condamne tout accès au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles et les règles veulent que chaque fois qu’il y ait un coup d’etat ou une interruption inconstitutionnelle, que le pays soit immédiatement suspendu.”
Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine – Sénégal
En octobre 2021, le Soudan tombe entre les mains de militaires destituant le premier ministre Abdallah Hamdok de ses fonctions tandis qu’en février 2022, une tentative de coup d’Etat se solde par un échec en Guinée-Bissau. Des actes anticonstitutionnels qui ont amené toutes les instances de l’Union Africaine mais aussi de la Cedeao à suspendre tous les pays ayant connu des putschs.
« Le représentant de l’Union africaine, les Nations unies et la CEDEAO sont en contact avec les autorités de transition sur la faisabilité d’un calendrier raisonnable. Le 5 décembre, j’étais à Dakar puis à Conakry pour rencontrer les autorités de transition afin de discuter avec elles des conditions dans lesquelles elles entendent définir un calendrier de retour à la légalité.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine – Tchad
Pour les africains, les coups d’États successifs sont impulsés par la détérioration de l’environnement sécuritaire marqué par des attaques terroristes incessantes au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Nigéria, signalant que les incidents dans le nord de la Côte d’Ivoire, du Bénin et du Togo démontrent la réalité du déplacement des actes de terrorisme du Sahel vers les pays côtiers du golfe de Guinée.
“L’urgence de paix et de sécurité nous rappelle notre responsabilité particulière dans la lutte contre le terrorisme, le règlement pacifique des différents entre les pays membres et la prise en charge des situations de crise intérieur le bon sens commande de faire taire les armes et construire une culture de dialogue et de concertation dans le cadre des mécanismes africains de résolution des conflits.”
Macky Sall, Président en exercice de l’Union Africaine – Sénégal
Selon le président en exercice de l’Union africaine Macky Sall, il est opportun de travailler sur des textes encore plus durs sur les interruptions inconstitutionnelles de pouvoir, pour que les auteurs de ces actes puissent être non seulement sanctionnés, mais que les pays qu’ils dirigent puissent être immédiatement sanctionnés sur tous les plans.