L’Union africaine fait le bilan de la première décennie de mise en œuvre de l’Agenda 2063, soulignant des avancées dans l’intégration économique régionale, mais reconnaît les défis persistants tels que les changements de gouvernement, le terrorisme et l’insécurité alimentaire. L’objectif de faire taire les armes en Afrique d’ici 2020 n’a pas été atteint, mais des progrès ont été réalisés dans la réduction de la fracture numérique et l’amélioration de l’égalité des genres. L’UA vise à faire du continent une puissance économique et politique en 50 ans.
L’Agenda 2063 de l’Union africaine, schéma et le plan directeur de la transformation de l’Afrique se décline à travers des programmes décennaux. Rendu à la deuxième décennie de son implémentation, l’organisation panafricaine fait le bilan du parcours effectué depuis 2013. La première décennie de mise en application de l’Agenda 2063 a opéré des avancées majeures dans l’intégration économique régionale et sous-régionale. A ce titre, l’Union africaine a réussi l’adoption et l’implémentation du Traité de la Zone de libre-échange continentale africaine, qui a entraîné des politiques visant la transformation locale des matières premières africaines avant leur exportation.
Nous avions un certain nombre de projets phares au programme. L’une d’elles était la création de la Zone de libre-échange continentale africaine. Nous avons épaissi celui-là. Il avait été livré. Nous mettons désormais en œuvre l’accord et les protocoles. Cela pose des bases très solides. Et nous avons mis en œuvre la stratégie africaine sur les produits de base qui a été mise en œuvre. Il a été adopté pour créer le forum sur la valeur ajoutée de l’Union africaine.
Albert MUCHANGA, Commissaire de l’Union africaine chargé du Développement économique
Pragmatique, l’Union africaine reconnaît la lente mise en œuvre des objectifs de l’Agenda 2063, au cours de la décennie 2013-2023, en raison de multiples chocs exogènes. La résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent, le terrorisme qui touche toutes les régions du continent, l’amplification des combats à l’Est de la RDC, la guerre au Soudan notamment ont fait reculé la perspective de faire taire les armes en Afrique en 2020. Par ailleurs, la persistance de l’insécurité alimentaire, des épidémies et la faible résilience aux changements climatiques interpellent l’UA, appelant un changement de perspective dans la réalisation de l’Agenda 2063.
Le plan de mise en œuvre des dix premières années a été élaboré dans un environnement perturbé par des réalités internes et externes négatives et positives, notamment la structure politique, économique, sociale, technologique ainsi que des facteurs environnementaux.
Monique NSANZABAGANWA, Vice-présidente de la Commission de l’Union africaine
“L’Afrique que nous voulons”, leitmotiv de l’Agenda 2063 a encore quarante ans pour se matérialiser. Motivés par des points positifs marqués dans la réduction de la fracture numérique, l’amélioration de l’égalité des genres et l’accès à l’électricité entre autres, des gouvernements africains appellent l’ensemble des membres de l’UA à multiplier leurs efforts.
Nous sommes donc impatients de discuter longuement de la manière dont nous pouvons mieux appréhender, financer, coordonner et renforcer les capacités des acteurs dans la mise en œuvre du programme. Compte tenu des défis actuels, il est crucial que nous redoublions nos efforts au cours de la deuxième décennie de mise en œuvre de l’Agenda 2063.
Vincent BIRUTA, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
L’Agenda 2063 se structure autour de sept aspirations et vingt objectifs adossés sur les Objectifs de développement durable 2030. L’Afrique va par contre plus loin dans sa vision. L’Union africaine veut faire du continent une puissance économique et politique en cinquante ans.
