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Antoinette Sayeh Directrice générale adjointe du FMI : «Le premier problème en rapport avec la corruption et la gouvernance c’est que la mauvaise gouvernance et la corruption affectent négativement la croissance»

 Du 13 au 14 Juin 2022, le Botswana a accueilli une conférence sur la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance organisée par l’Union africaine et le Fonds monétaire international. Selon le FMI, la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine ont mis en évidence la nécessité d’une bonne gouvernance et appelle à une accélération de la lutte contre la corruption en Afrique. Pour en parler en détail, nous recevons Mme Antoinette Sayeh, la directrice générale adjointe du Fonds monétaire international.

1-Vous avez participé à une conférence de haut niveau sur la promotion de la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Pourquoi le Fonds monétaire international (FMI) serait-il intéressé par une telle conférence?

La réponse la plus simple est que cela fait partie de la mission du FMI. Mais je vais vous expliquer un peu plus que ça. Le premier problème en rapport avec la corruption et la gouvernance c’est que la mauvaise gouvernance et la corruption affectent négativement la croissance, les investissements et bien sur empêchent les pays membres d’ atteindre l’égalité par rapport aux ressources. C’est ça le premier défi. Bien sûr ces défis ont un impact négatif sur la capacité des pays de l’Afrique subsaharienne de naviguer une période difficile que vit le monde actuellement en termes des chocs auxquels fait face la région également et auxquels elle doit s’ajuster. Cela souligne combien il est nécessaire d’améliorer nos pratiques de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption pour être en mesure de dépenser modestement et de façon bénéfique à tous les citoyens des pays de l’Afrique subsaharienne. Donc, avec l’impact sur la macro stabilité des inégalités et la croissance, cela nous implique directement mais il faut dire que ça va au-delà du simple fait du gâchis d’argent et des ressources mais cela va au cœur du contrat social entre les citoyens des pays d’Afrique subsaharienne et leurs gouvernements. Cela impacte aussi la confiance qui est nécessaire dans la vie des populations. Donc, il est très important de régler les problèmes de gouvernance et la lutte contre la corruption n’a jamais été aussi urgente qu’aujourd’hui avec toutes les difficultés auxquelles le monde fait face.

2-Dans votre discours, vous présentez comment le cadre du Fonds monétaire international( FMI) sur les questions de gouvernance et de corruption aide les membres à renforcer les dispositifs de gouvernance pour une croissance plus élevée et inclusive et des économies plus résilientes. Dites-nous en plus.

Alors, pour le moment nous disposons d’un nouveau cadre qui a été mis en place en 2018 et qui permet le FMI d’accompagner les pays membres dans la lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption avec plus de franchise dans les dialogues autour de ces problématiques. Nous nous focalisons sur quatre domaines essentiels à savoir l’indépendance des banques centrales et l’indépendance du secteur financier en général, l’intégrité fiscale; tout ce qu’il y a à avoir avec la transparence fiscale, l’état de droit et la lutte contre le blanchiment d’argent et bien sur, inutile de dire combien tout ça est important dans la gouvernance et la transparence. Bien sûr on commence par revoir les pays, cas par cas et étudier toutes les alternatives pour faire en sorte que les cadres choisis par ces pays soient appropriés pour s’attaquer aux causes de la mauvaise gouvernance et de la corruption dans leurs économies. Donc, nous avons certainement voulu donner un coup de main en matière de politique à nos pays membres sur des questions autour de ces sujets et en même temps de l’appui technique et des formations qui aident à redresser les institutions qui accompagnent ces pays à surmonter ces défis.

3 – A partir de 2020, le monde est confronté à une crise économique due à la pandémie de covid-19. Comment le Fonds monétaire international (FMI) a-t-il aidé les pays membres africains à résister à la pandémie de COVID-19 et à rationaliser l’approche visant à fournir un financement rapide pour sauver des vies et des moyens de subsistance, tout en demandant aux pays membres de s’engager à « conserver les recettes » ?

Nous avons répondu assez rapidement quand la pandémie a frappé, il y a de cela plus de deux ans maintenant, pour aider nos pays membres de l’Afrique subsaharienne à faire face aux chocs économiques causés par la pandémie. Depuis l’arrivée de la pandémie, nous avons débloqué plus de 230 milliards de dollars en financement à 92 pays membres dont 39 sont des pays d’Afrique subsaharienne et le montant du financement que nous avons pu leur accorder durant ces deux dernières années atteint 1,25% de leur produit intérieur brut qu’on a rendu disponible en urgence et à travers nos canaux de financement à moyen terme aux pays membres. En plus de cela, nous avons financé à 800 millions de dollars en allègement des dettes à nos pays membres les plus pauvres de l’Afrique subsaharienne et c’était un allègement de dettes que ces pays devaient au Fonds Monétaire International, FMI. Et donc, nous avons pu aider dans ce sens également. En août 2021, nous avons eu l’approbation pour la plus grande allocation de droits de tirage spéciaux de notre histoire et dans ce contexte, nous avons pu disponibiliser 23 milliards de dollars aux pays membres de l’Afrique subsaharienne. Quelques-uns de ces pays ont utilisé cet argent pour faire face à la pandémie de covid-19, renforcer les secteurs de l’éducation et la santé par rapport à la pandémie. En plus de cela, le FMI a apporté son soutien aux pays du G20 dans un cadre commun de restructuration de la dette pour les pays dans le besoin. Malheureusement cela fut un processus très lent par rapport à ce qu’on aurait voulu et nous avons travaillé très dur pour proposer les différents moyens d’accélérer la restructuration des dettes à travers ce nouveau cadre. Nous avons encouragé un certain nombre de réformes pour les trois pays qui ont fait la demande à travers le nouveau cadre commun à savoir le Tchad, l’Ethiopie et la Zambie. Nous espérons vraiment voir l’accélération des efforts dans ces pays. Voila un peu comment nous avons apporté notre soutien financier et d’allègement de la dette pour certains pays et comme vous l’avez mentionné, nous avons fait cela au moment très crucial où ces pays en avaient le plus besoin surtout dans les pays membres d’Afrique subsaharienne et en s’assurant que ces ressources étaient utilisées effectivement. Dans le même contexte, les pays qui ont reçu du financement ont à leur tour fait quelques promesses pour faire en sorte que les fonds soient bien dépensés avec des rapports bien faits et justifiés. Les promesses comme faciliter les audits des dépenses effectuées dans le cadre de la réponse à la pandémie, la publication des résultats de ces audits et les contrats d’approvisionnement approuvés dans le cadre de la réponse à la pandémie. Il s’agit aussi de disponibiliser les rapports sur les bénéficiaires de ces contrats et non seulement ceux qui étaient mis sur la liste des propriétaires légaux qui sont quelquefois différents de ceux qui bénéficient de ces contrats. Donc, tout ça sont des engagements faits par les pays dans le cadre du financement d’urgence et qu’ils sont en train de mettre en œuvre.

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