L’Afrique reste la région la moins industrialisée du monde, avec une contribution de seulement 1,8 % à la valeur ajoutée manufacturière mondiale, stagnante depuis 2014. Lors des 31èmes assemblées annuelles d’Afreximbank aux Bahamas, les leaders africains, dont le capitaine d’industrie Aliko Dangote, ont souligné l’importance d’investissements massifs et stratégiques dans l’agriculture et l’industrie pour stimuler le développement économique du continent. Ces secteurs clés sont perçus comme les moteurs essentiels pour transformer l’économie africaine, créer des emplois et améliorer la compétitivité globale.
L’Afrique demeure la région la moins industrialisée du monde, avec une contribution à la valeur ajoutée manufacturière mondiale de seulement 1,8 %, une stagnation persistante depuis 2014, selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Ce faible niveau d’industrialisation représente un obstacle majeur à la croissance économique et au développement durable du continent. Pour renverser cette tendance, des leaders et hommes d’affaires africains, réunis aux Bahamas lors des 31èmes assemblées annuelles d’Afreximbank, ont présenté des solutions pour relever les défis économiques auxquels l’Afrique est confrontée.
“Tout d’abord, vous devez maîtriser ce que vous faites. Vous devez maîtriser votre propre entreprise. Vous ne pouvez pas tout faire par vous même. Vous devez donc être très concentré et fort, car ce n’est pas facile. Gérer une entreprise n’est pas un jeu de hasard. Vous devez donc avoir une vision et dès le début, il faut avoir une idée sur comment concrétiser cette vision.”
Aliko Dangote, Président-directeur général du groupe Dangote – Nigéria
Parmi les voix influentes présentes, le businessman nigérian Aliko Dangote a insisté sur la nécessité pour le continent de se concentrer davantage sur des secteurs clés tels que l’agriculture et l’industrie pour accélérer son développement. Il a souligné que ces secteurs ont le potentiel de transformer l’économie africaine, de créer des emplois massifs et d’améliorer la compétitivité globale du continent. En maîtrisant ces domaines d’activité, l’Afrique peut non seulement réduire sa dépendance aux importations, mais aussi stimuler une croissance économique soutenue.
“ Nous avons 1,4 milliard d’habitants et la plupart des économistes africains se débrouillent très bien. Ce que nous devons faire, c’est nous concentrer un peu plus sur l’agriculture et le soja. Je n’apprécie pas que l’on vienne nous enlever notre soja, le transformer et nous apporter le produit fini. Nous devons essayer des industriels de notre continent et cela nous conduira au niveau supérieur. ”
Aliko Dangote, Président-directeur général du groupe Dangote – Nigeria
Cependant, au-delà des initiatives privées, la volonté politique est cruciale pour l’industrialisation des pays africains. Les gouvernements doivent mettre en place des politiques favorisant l’investissement dans les infrastructures, la formation des ressources humaines et l’innovation technologique. Une collaboration efficace entre le secteur public et le secteur privé est nécessaire pour créer un environnement propice à la croissance industrielle. En termes de valeur ajoutée manufacturière (VAM), l’Afrique affiche une moyenne de 10 % du PIB, bien inférieure à la moyenne mondiale de 25 %, selon la Banque mondiale. Cette statistique illustre l’ampleur du travail à accomplir pour rapprocher le continent des standards mondiaux.
“Nous nous orientons vers une production d’un million de voitures au Maroc, avec un taux d’intégration de l’ordre de 69 %. C’est-à-dire que quand vous prenez une voiture au complet, vous avez 69 % des pièces qui constituent cette voiture qui sont fabriquées au Maroc. Mais cela a été réalisé grâce à une vision, une volonté, une perspicacité, une ténacité. On a décidé de ne plus importer des pièces automobiles ni des véhicules que l’on peut faire chez nous. ”
MOULAY HAFID ELALAMY, Président du groupe Saham – Maroc
Le développement de l’Afrique passe par un investissement massif et coordonné dans l’agriculture et l’industrie, soutenu par une volonté politique forte. Aliko Dangote et d’autres leaders africains mettent en lumière l’énorme potentiel économique du continent et l’importance d’une stratégie visionnaire. L’engagement continu des entrepreneurs et des gouvernements est indispensable pour propulser l’Afrique vers de nouveaux horizons économiques et réaliser une transformation durable.