Le Sénégal, un bastion de la démocratie en Afrique de l’Ouest, écrit un nouveau chapitre de sa riche histoire politique avec l’installation ce mardi 2 avril 2024 de son 5e président de la République, Bassirou Diomaye Faye. Cette investiture marque une continuité remarquable dans la tradition démocratique sénégalaise, débutée en 1960 avec le premier président Léopold Senghor, juste après l’indépendance du pays.
Au fil des décennies, le Sénégal a consolidé ses institutions démocratiques, illustré par les mandats successifs de présidents respectés tels que Abdou Diouf du parti socialiste en 1980. Cependant, un tournant majeur s’est opéré en l’an 2000 avec l’élection historique du président Abdoulaye Wade du parti démocratique sénégalais, marquant la première alternance politique du pays. En 2012, le Sénégal a de nouveau écrit une page d’histoire en réalisant une seconde alternance pacifique avec l’élection du président Macky Sall. Aujourd’hui, en 2024, Bassirou Diomaye Faye prend les rênes du pays, perpétuant ainsi cette tradition démocratique qui distingue le Sénégal sur la scène internationale.
L’élection de Bassirou Diomaye Faye consacre quelque peu, ce que beaucoup qualifient d’exception sénégalaise. Pourquoi, parce que le Sénégal, rare pays sinon le seul pays de la sous région à connaître des alternances démocratiques sans véritablement passer par des coups d’Etat. Pour parler un d’historique, on va remonter surtout à la première alternance en 2000 avec l’arrivée au pouvoir du président Abdoulaye Wade qui a su terrasser l’ogre socialiste qui dirigeait le pays depuis les indépendances jusqu’en 2000 et qui ait une passation paficique entre le président Abdoulaye Wade et Abdou Diouf. Et C’est le même scénario qui s’est produit en 2012 qui a encore montré la maturité du peuple sénégalais de verser dans les putschs et les coups d’Etat, décide toujours de sanctionner le pouvoir en place s’il est mécontent de ce pouvoir au niveau des urnes.
Wahany Johnson Sambou, Journaliste
Cette transition politique en douceur souligne l’engagement continu du peuple sénégalais en faveur de la démocratie, de la paix et de la stabilité. La voie tracée par les précédents chefs de l’Etat a jeté les bases d’une gouvernance démocratique solide, faisant du Sénégal un modèle pour de nombreux pays de la région.
Le cas particulier de cette année est qu’on est passé d’une situation qui était vraiment très compliquée avec le report de l’élection, son annulation et puis son rapprochement qui a amené le pays à une crise constitutionnelle et institutionnelle. Et puis , ce qu’il faut retenir, c’est que c’est la première fois qu’un chef de l’Etat décide de ne pas briguer un autre mandat, de ne pas participer à une élection en l’occurrence le président Macky Sall. On a vu qu’en 2012, le président Abdoulaye Wade avait fait le forcing pour aller chercher un 3e mandat, mais le peuple sénégalais s’est levé et a dit non, il a forcé et il a été sanctionné par les urnes. Cette année également c’est pareil, on a vécu une situation compliquée avec PASTEF qui a été un parti diabolisé, dissout, avec des milliers de prisonniers issus de ses rangs, qui finalement se retrouve dans une situation ou les sénégalais, en tout cas beaucoup parmi eux, ceux qui n’ont pas pu descendre dans les rues pour manifester face à ce qu’ils qualifient d’injustice contre ce parti, contre son leader Ousmane Sonko, ont décidé de sanctionner le régime de Macky Sall en allant aux urnes, en élisant dès le premier tour le président Bassirou Diomaye Faye. C’est la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’un opposant est élu dès le premier tour d’une élection.
Wahany Johnson Sambou, Journaliste
Avec l’investiture de Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal affirme une fois de plus sa volonté de promouvoir les valeurs démocratiques et de poursuivre son développement socio-économique dans le respect des principes de liberté, de justice et d’égalité.