Le Bénin a célébré ce 1er août le 65ème anniversaire de son indépendance. Si traditionnellement, le président Patrice Talon se prête à un discours à la Nation la veille, il a opté cette fois-ci pour un dialogue à cœur ouvert avec la jeunesse. Une rencontre sans filtre organisée le 28 juillet où il a notamment répondu aux questions relatives à sa succession.
Un dialogue à cœur ouvert…le ton était donné ce 28 juillet au Palais de la Marina au Bénin. A l’invitation du président Patrice Talon, plus de 200 jeunes se sont réunis pour une rencontre sans filtre avec le chef de l’État. Des échanges de près de 3 heures préférés à un traditionnel discours à la nation avant la fête de l’indépendance. Réformes justice ou encore emploi…l’heure était au bilan pour le président qui s’apprête à achever deux mandats. Un futur départ qui relance les interrogations sur sa succession.
“Je veux que le Bénin demain me donne du bonheur, du plaisir, plus que j’en ai connu dans le passé donc je vais être attentif à celui qui sera capable de faire mieux que moi. Le meilleur est à venir. Je serai actif pour aller le chercher, si celui qui est le plus indiqué, le plus capable, le plus doté de la volonté, de l’engagement, le plus capable de conduire une équipe, si c’est celui là que ma réflexion, mon imagination, ma réflexion, même si je constate qu’il ne m’aime pas, même s’il m’insulte…en tout cas même s’il n’y a pas une affinité entre lui et moi, je le soutiendrai. Je ferai campagne pour lui, je dirai celui-là, c’est celui qui faut pour nous, même si ce n’est pas un ami.”
PATRICE TALON, Président de la République – Bénin
Après 10 années au pouvoir, le chef de l’État laisse derrière lui un bilan économique encourageant. Dès son arrivée, il lance en 2016 le programme “Bénin Révélé” pour impulser une nouvelle dynamique à la croissance économique. Une croissance qui atteint en 2024, 7,5% selon la Banque mondiale, soit son niveau le plus élevé depuis 1990. Mais sur le plan politique, le bilan s’avère moins reluisant, notamment avec la mise en place de la CRIET. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, accusée de mener des procès politiques pour faire taire l’opposition. Alors que certains opposants sont toujours derrière les barreaux, la question d’une éventuelle grâce était aussi posée au président.
“Le pardon à deux intérêts. Ça sert à celui qu’on a pardonné et à soi-même. Je suis sensible à cela. Mais faut-il systématiquement gracier à chaque fois qu’un délit est commis dans le champ politique ? C’est toute la difficulté de la question. Parce que c’est aussi un mauvais signal qu’on donne dans l’assainissement de la vie publique.”
PATRICE TALON, Président de la République – Bénin
Si pour l’heure, la question du successeur de Patrice Talon alimente les débats, le camp présidentiel devrait divulguer le nom de son candidat le 12 octobre prochain. Ce dernier aura alors 6 mois pour se préparer à au futur scrutin prévu le 12 avril 2026.
