La justice béninoise a tranché : Olivier Boko, Oswald Homéky et Rock Nieri écopent de 20 ans de prison pour tentative de coup d’État. Un verdict qui relance le débat sur l’indépendance judiciaire et les dynamiques politiques en vue des élections générales de 2026 au Bénin.
C’est une décision judiciaire qui secoue la sphère politique béninoise. Après 06 jours de procès devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), trois personnalités influentes notamment Olivier Boko, Oswald Homéky et Rock Nieri ont été condamnées à 20 ans de prison pour leur implication présumée dans une tentative de coup d’État survenue en septembre 2024. Outre la peine d’emprisonnement, ils devront payer une amende individuelle de 4,5 milliards de FCFA et verser solidairement 60 milliards de FCFA à l’État. Une condamnation qui suscite des interrogations et des réactions partagées dans l’opinion publique.
“Moi je trouve que le régime a pris un coup mais je pense quand même que selon la déclaration de Monsieur Boko Olivier qui disait “ faire un coup d’État à Patrice Talon, c’est faire un coup d’État, à moi même, je suis innocent, c’est ce qu’il a dit. Je crois que ce qu’il a dit là, il faut qu’on pense beaucoup à ça.”Jean-Marie Gnacadja, Enseignant – Bénin
“ Vous avez observé le calme dans le pays. La population reste indifférente à cette condamnation. Ils sont issus du système et ils ont contribué à créer la Criet. Aujourd’hui, ils en subissent les décisions. Cela soulève encore la question de l’indépendance de cette cour.”
Arsène Tonouewa, Citoyen – Bénin
Au-delà du verdict, l’affaire pose, de l’avis de certains observateurs, plusieurs interrogations: l’indépendance de la justice, la consolidation du pouvoir en place et l’impact de cette décision sur les élections générales de 2026.
“Le procès est là pour moi à une convocation au militantisme, à la discipline du groupe et au respect. N’est ce pas un des supports de la réforme du système partisan. Car en réalité, désormais, nous avons décidé qu’au lieu d’avoir de petits groupes de personnes réunies, constitués en parti politique pour aller à l’assaut du pouvoir d’Etat, nous devons aller vers de grands ensembles.
Distel Amoussou, Analyste politique – Bénin
Si la sentence est lourde, elle n’est pas encore définitive. Conformément à la loi, les mises en cause disposent de deux semaines pour interjeter appel ou engager une procédure en cassation. En attendant, cette affaire de coup d’Etat manqué continue d’alimenter les débats sur la scène politique au Bénin.