Les avocats du Barreau du Botswana ont décidé de boycotter l’année judiciaire 2024 en raison de préoccupations concernant la dégradation de la collaboration avec le pouvoir judiciaire, l’effondrement du système judiciaire, le manque de justice pour les populations et des soupçons de corruption contre certains juges. Ils estiment que le boycott des activités judiciaires permettra de rompre avec le statu quo qu’ils estiment paralyser la justice botswanaise. Pour le moment, il n’y a pas eu de réaction officielle de l’Administration de la justice suite à la décision des avocats.
Les membres du Barreau du Botswana ont signé une motion pour le boycott de l’année judiciaire 2024. La majorité de 239 avocats sur 264 que compte cet organe corporatif a pris cette décision lors d’une réunion tenue le 29 janvier 2024. La grève des avocats botswanais sera marquée par l’organisation d’une cérémonie parallèle à la rentrée judiciaire officielle prévue le 6 février 2024. Pour des observateurs, cette situation est le reflet d’une crise judiciaire naissante et une érosion des principes démocratiques au Botswana.
L’exercice de la profession d’avocat est fondamentale en démocratie en ce sens qu’ils sont les défenseurs des droits fondamentaux des citoyens et constituent le dernier rempart contre la force répressive de l’Etat. Ils sont donc des contre-pouvoirs qui garantissent le droit à un procès équitable pour tous et en ce sens, ils sont un pilier de l’Etat de droit qui constitue le principal fondement de la démocratie.
Garcia NOA, Analyste politique – Cameroun
Les avocats botswanais sont préoccupés par la dégradation de la collaboration avec le pouvoir judiciaire depuis 2023. Ils accusent la tutelle, l’Administration de la Justice, de rompre volontairement la communication avec le Barreau botswanais. Les avocats avancent pour preuve le renvoi systématique des réunions trimestrielles pendant l’année judiciaire précédente. Par ailleurs, ils dénoncent l’effondrement du système judiciaire, le manque de justice pour les populations ainsi que des soupçons de corruption contre certains juges.
L’existence d’une communication saine entre avocats et pouvoir judiciaire est fondamentale pour la défense des libertés et la justice sociale dans un pays comme le Botswana. Ce sont deux partenaires et acteurs incontournables de la démocratie qui doivent travailler en étroite collaboration pour leur but commun qui est la justice et le respect des principes fondamentaux tel que le droit à un procès équitable.
Garcia NOA, Analyste politique – Cameroun
Le Botswana a mal à l’intégrité de son système juridique, selon le Barreau. Les avocats souhaitent, par le boycott des activités judiciaires, rompre avec le statu quo qui, de leur avis, paralyse la justice botswanaise. Du côté de l’Administration de la justice, aucune réaction officielle n’a, pour le moment, suivi la décision des avocats du Barreau.