C’est une fraude d’une ampleur inédite. Près de 34 millions de litres de carburants subventionnés détournés en toute discrétion… pendant quatre ans. Derrière ce chiffre vertigineux : des marketeurs agréés, des entreprises industrielles, et un système de distribution détourné à des fins lucratives. Le manque à gagner pour l’État burkinabè ? Plus de 7,7 milliards de francs CFA. La Coordination nationale de lutte contre la fraude promet des sanctions exemplaires.
C’est l’un des plus gros scandales de ces dernières années dans le secteur des hydrocarbures au Burkina Faso. Près de 34 millions de litres de carburants destinés aux consommateurs ont été détournés… en toute discrétion. En ligne de mire : des marketeurs agréés, accusés d’avoir revendu illégalement du carburant subventionné à des sociétés industrielles, minières et de BTP. Des entreprises exclues du dispositif, mais qui ont profité de tarifs préférentiels, au détriment de l’État. Le préjudice est estimé à plus de 7,7 milliards de francs CFA. Une perte sèche pour le trésor public.
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Dr Yves KAFANDO – Coordinateur de la CNLF – Burkina Faso
Face à cette situation, la CNLF a annoncé des fermetures temporaires de plusieurs carrières et unités industrielles impliquées, ainsi que la transmission des dossiers aux autorités judiciaires. Des sanctions
administratives et pénales sont en cours d’instruction et d’autres mesures devraient suivre dans les prochains jours.
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Dr Yves KAFANDO – Coordinateur de la CNLF – Burkina Faso
Une affaire qui rappelle l’importance de la traçabilité et du contrôle dans un secteur aussi stratégique. À quelques semaines de la saison des fortes consommations, le message de la CNLF est clair : la fraude ne passera plus. La Coordination nationale de lutte contre la fraude préconise également une réforme du système; soit : permettre aux entreprises non subventionnées de s’approvisionner directement auprès de la SONABHY, à condition de garantir une traçabilité rigoureuse et des contrôles renforcés.



