Au Burkina Faso, les avocats de la défense dans le procès de Thomas Sankara, ancien président du Faso, et de ses douze compagnons ont commencé leurs plaidoiries le mardi 12 mars 2022, à la reprise de l’audience qui avait été suspendue pendant deux semaines. Les événements du 15 octobre 1987 ont été rappelés à la tenue du procès, en passant par le déroulement de la procédure judiciaire. Les parts de responsabilité ont été remises à la chambre de jugement du tribunal militaire et les débats se sont poursuivis jusqu’au 25 mars.
Suspendues début mars 2022 après une requête des avocats de la défense, les audiences dans l’affaire Thomas Sankara, ancien président de la République, ont repris le 22 mars 2022 à Ouagadougou. Après trois semaines de silence, la parole a été donnée aux avocats des prévenus pour leurs plaidoiries.
« En effet, l’audience a été reportée au 25 mars et plusieurs chefs d’accusation, notamment meurtre et dissimulation de corps, ont été retenus contre Gilbert DIENDERE et 11 autres prévenus.
Kabinet FOFANA, Analyste politique – Guinée
Les 12 accusés, dont le principal, le général Gilbert Diendéré, étaient présents. La défense de Diendéré a fait valoir deux points : l’absence de preuves matérielles après 35 ans, et la prescription des charges contre leur client, notamment l’atteinte à la sûreté de l’Etat et la complicité de meurtre, suivie de 20 ans de prison. En outre, M. Somé fait valoir qu’il existe un « droit à l’oubli dans l’intérêt de la paix sociale ».
» Alors l’évocation du » droit à l’oubli dans l’intérêt de la paix sociale » est un élément de langage qui me semble aujourd’hui, trouver un écho favorable au sein de l’opinion, quand on sait que le Burkina est passé par une transition où l’accent est mis sur la réconciliation, le social… « . Il est possible que le juge puisse entendre cela d’une bonne oreille, même si je pense qu’à ce niveau du procès, il s’agira plus d’appliquer la loi et de savoir effectivement si Diendéré et les 11 autres accusés ont joué un rôle dans l’assassinat de Thomas SANKARA. »
Kabinet FOFANA, Analyste politique – Guinée
Deux autres avocats ont plaidé pour la libération de leurs clients, des médecins militaires, poursuivis pour avoir falsifié des certificats de décès sur les causes dites « accidentelles » de la mort de Thomas Sankara. Les audiences de ce procès historique, qui a débuté fin octobre 2021, ont été suspendues à plusieurs reprises.