Depuis 2014, la Commission Vérité et Réconciliation du Burundi enquête sur les violences qui ont marqué le pays entre 1885 et 2008. Son objectif : établir les faits, donner la parole aux victimes et ouvrir la voie à la réconciliation. À Paris, elle s’adresse cette fois à la diaspora, notamment aux veuves et orphelins, pour recueillir leurs témoignages mais aussi aborder la questions des biens perdus . Un enjeu essentiel pour la commission qui souhaite évoluer vers la prochaine étape : la réparation et la réconciliation.
“Réconcilier le peuple burundais avec son passé, ses biens et ses terres” : tel est l’objectif de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR). À Paris depuis le 24 janvier, la délégation burundaise, a souhaité , à travers son président, donner la parole à sa diaspora.
« Ça s’appelle disséminer les résultats déjà atteint par la commission à l’intérieur mais aussi vers la diaspora burundaise . Parce Que parmi les burundais de France , il y a des veuves , il y a des orphelins et donc c’est une occasion de leur donner l’opportunité de parler »
Pierre Claver NDAYICARIYE , Président de la CVR, Burundi
Cette visite permet aussi de présenter le rapport d’activités de 2023. Un document qui retrace la colonisation allemande et belge, s’appuyant sur des archives et des témoignages.
« les veuves , les orphelins , les personnes qui ont vécu ce drame de près et qui ne pouvaient rien dire et qui ne croyaient pas à cette action mais qui étaient obligé de se taire , ils viennent témoigner »
Pierre Claver NDAYICARIYE , Président de la CVR, Burundi
Il vise également à renforcer la crédibilité de la CVR, un enjeu central qui a conduit à l’intégration de la Commission nationale Terres et autres Biens.
« Nous essayons également de donner l’occasion aux Burundais qui ont perdus des biens de s’adresser à la commission vérité et réconciliation pour que nous puissions peut-être demain aller vers la réparation , aller vers la compensation , aller vers l’indemnisation »
Pierre Claver NDAYICARIYE , Président de la CVR, Burundi
Créée en 2014, la CVR enquête et établit la vérité sur les graves violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire commises entre le 26 février 1885 et le 4 décembre 2008, date marquant la fin des conflits.
Dans les mois à venir, la commission prévoit de clore les travaux sur les crimes de 1988, d’enquêter sur ceux de 1993 et de lancer un débat général sur la réconciliation, les réparations et une réécriture partagée de l’histoire du Burundi.
