Le Cameroun envisage de mettre en place un cadre réglementaire plus rigoureux pour son industrie du cacao. Les autorités ont révélé qu’au cours de la campagne 2022-23, l’Etat a perdu environ 70 milliards de FCFA en raison des exportations frauduleuses de fèves de cacao, principalement vers le Nigéria, couplées à la taxe de sortie de 10 % récemment imposée sur les exportations.
Au Cameroun, la contrebande de cacao a augmenté ces dernières années en raison du conflit armé dans les deux régions anglophones. Pour pallier le problème, le gouvernement travaille à l’élaboration d’une nouvelle réglementation de lutte contre la vente illicite des fèves de cacao, notamment vers le Nigeria. Selon le ministère camerounais du Commerce, ce trafic est évalué à environ 30 000 à 60 000 tonnes de cacao ainsi exportées illégalement dans ce pays. Pour le seul exercice 2022-2023 les pertes pour l’État du Cameroun sont annoncées à hauteur de 70 milliards de francs CFA.
CALLING : Henri Kouam, Directeur Exécutive, Cameroon Economic Policy Institute (CEPI), Cameroun
Au lancement de la campagne 2022-2023, les autorités camerounaises ont annoncé la suspension à titre conservatoire et jusqu’à nouvel avis, des exportations de cacao vers le Nigeria, la mise en place des check-points, la prescription aux autorités administratives des zones cacaoyères du recensement de tous les points de sortie de cacao par les autorités. Une semaine après la mise en œuvre d’une cargaison de 140 tonnes de cacao, d’une valeur comprise entre 175 et 180,6 millions de Fcfa qui a été interceptée aux frontières avec le Nigéria.
Calling : Henri Kouam, Directeur Exécutive, Cameroon Economic Policy Institute (CEPI), Cameroun
Le Cameroun, quatrième producteur mondial de cacao, n’exporte pas officiellement de fèves vers le Nigeria. Les fèves y sont introduites en contrebande à partir des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, qui représentent ensemble environ 40 % de la production de cacao du pays, une pratique ancienne à laquelle le pays entend mettre fin.
