Les travaux du sommet de l’Union africaine de radiodiffusion se sont ouverts le 04 mars 2024 à Yaoundé sous le thème: “L’intelligence artificielle: nouvelles frontières des médias africains ». Un rendez-vous consacré aux usages possibles et aux impacts de l’intelligence artificielle sur le fonctionnement des médias à l’heure où ceux-ci sont sujets à une invasion d’informations fallacieuses issues de l’IA.
Santé, finance, agriculture, élevage, gestion des forêts ou du climat, pas un seul secteur n’échappe aux technologies liées à l’intelligence artificielle de nos jours. Une technologie désormais incontournable au cœur de la transformation digitale dans laquelle le monde est engagé. Mais pour l’univers des médias, la technologie représente tout aussi un danger. Deep fake, clonage de voix et autres informations fallacieuses, sont entre autres défis à relever avec l’avènement de cet outil. La question était au centre des discussions du sommet de l’Union africaine de radiodiffusion qui s’est ouvert le 4 mars 2024 à Yaoundé.
“Les médias africains ont sans plus attendre pris conscience des enjeux; qu’ils s’engagent à une réflexion stratégique sur ce sujet, dans le cadre de ce sommet international de Yaoundé. Ils démontrent ainsi, s’il en était encore besoin, qu’ils ont compris leur rôle de critique social mais aussi de défense et de promotion de l’identité africaine .”
Emmanuel Sadi, Ministre de la Communication, Cameroun
Comment mettre à profit l’intelligence artificielle dans l’univers médiatique africain, telle sera le fil conducteur des discussions qu’abrite le sommet de trois jours qui se déroule sous le thème : « L’intelligence artificielle: nouvelles frontières des médias africains ». Selon les experts, jusqu’à 90% du contenu en ligne pourrait être généré synthétiquement d’ici 2026. Un flux important qui laisse planer le spectre de la propagation de la désinformation, véritable gangrène pour la stabilité des Etats africains. Malheureusement, l’Afrique se comporte plus en consommateur qu’en contributeur au développement de cette technologie. Il est impératif de relever le défi que constitue l’IA.
“Mais on a tout à craindre! Mais dans la mesure où, je pense, j’ai la faiblesse de penser que l’intelligence humaine va toujours prévaloir, si l’homme reste maître sans être absolument tributaire de l’intelligence artificielle, il n’y que l’homme pour conduire ce processus là, cette nouvelle révolution. ”
Charles Ndongo, Directeur général de la CRTV, Cameroun
“Selon une enquête menée pour le dernier rapport pour le forum économique mondial auprès de 1500 experts, dirigeants d’industrie et décideurs politiques, les informations fausses et trompeuses, alimentées par l’IA constituent le principal risque immédiat pour l’économie mondiale.”
Eric Voli Bi, Représentant résident UNESCO au Gabon, Côte d’Ivoire
Les travaux de ce forum international auquel prennent part des experts universitaires et chercheurs, managers de médias et hommes de médias, devrait déboucher sur l’élaboration d’une stratégie commune de l’IA en Afrique, à l’élaboration d’un cahier de propositions pour la contribution de l’Afrique à la création du code éthique de l’IA en cours de préparation et la création de l’observatoire africain de l’IA.