Dans leur quête d’autonomisation et d’émancipation, les femmes n’hésitent plus à se lancer dans des métiers dits masculins. La mécanique automobile n’y échappe pas. Au quartier de la cité sic , du 5è arrondissement de la ville de Douala au Cameroun, deux jeunes femmes évoluent dans un garage comme deux poissons dans l’eau. Rencontres avec Stevia Lydienne Nkanda et lionelle Akono Bengono qui ont bravé les clichés sexistes, très à l’aise dans leur univers , choisissent la mécanique automobile.
Malgré les réticences de leur famille et amis d’ enfances pour le métier de mécanicienne automobiles, Lydienne Stevia NKanda diplômée en Bts Electromécanique et Lionelle AKONO BENGONO Titulaire d’ un Baccalauréat en mécanique autos, âgées respectivement de 25 et 22 ans, travaillent aujourd’hui dans le garage d’une grande concession de voitures internationales situé à la cité sic , un quartier populaire du 5ème arrondissement de la ville de Douala , la capitale économique du Cameroun . Une expérience qu’elles ne regrettent pas, soutenues par leur hiérarchie et collègues hommes.
Je les apprécie très bien, elles travaillent, elles s’ appliquent dans ce métier .Vraiment c est à féliciter .Donc nous sommes très content à travailler avec elles.
Albert Nguekam , Collègue
C’ est en regardant les hommes travailler dans les garages de son quartier que Stevia Lydienne Nkanda a commencé à s’exercer sous les capots des voitures. Quant à Lionelle AKONO BENGONO, elle s’était depuis l’enfance faite la promesse de briser un tabou.
Ce qui me pousse à faire la mécanique c est parce que depuis toute petite j ai rêvé de faire la mécanique et je me suis fixé des objectifs et je me suis posé la question sur ce métier réservé aux hommes et je me suis lancé un défis parce que généralement la femme est considérée comme ménagère, comme bonne a rien, comme celle qui ne sait rien faire, seulement se prostituer, livrer son corps pour des miettes d argent, raison pour laquelle j ai donc voulu faire ce métier pour montrer aux femmes que des femmes peuvent réussir dans ce métier de mécaniciennes autos
Lydienne Stevia NKanda , Mécanicienne autos
Dans ce grand garage , comme leurs collègues hommes, Lydienne et Lionelle soufflent sur les bougies encrassées et gonflent les suspensions sous le regard admiratif de Sunday TIMA propriétaire du garage. Vêtues de salopettes et blouse bleue noircies par des traces de graisses, les jeunes femmes, clés à la main, remontent un moteur qu’ elles viennent de réparer .Elles connaissent le cycle de fonctionnement mécanique que les voitures soient essences ou diesels. Malgré leur détermination, Lionnelle et Stevia Lydienne doivent encore déconstruire certains préjugés présentés par des clients peu habitués à faire dépanner leur véhicule par des femmes. Elles s’imposent heureusement par la qualité de leur travail et comptent bien un jour devenir propriétaire d’un garage.
J’ aimerai avoir un grand garage dans lequel je vais employer plus de femmes que d’ hommes. Parce que je sais que dans ma génération, la nouvelle génération les femmes sont capables de tout.
Lionelle AKONO BENGONO , Mécanicienne
Depuis sa création en 1996 , le garage Sony a formé une trentaine de filles , selon Sunday TIMA qui assure personnellement et à titre gracieux la formation des mécaniciennes. .Après , elles ont le choix de partir ou de poursuivre avec lui en tant qu’employés.