La justice camerounaise affronte trois nœuds critiques : surpopulation carcérale, détention provisoire importante et lenteur des procédures. Des défis que le gouvernement essaie de relever et qui placent l’amélioration de l’administration de la justice au cœur des enjeux de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 au Cameroun. Maître Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice, président du PADDEC et soutien du président Paul Biya, assure que des efforts ont été menés au cours du septennat qui s’achève.
Selon des données officielles, au 15 avril 2024, le Cameroun comptait 34 419 détenus pour une capacité officielle de 20 955 places soit un taux d’occupation de 164,3 %. La détention provisoire représentait 55,5 % de la population carcérale à cette période, autrement dit, plus d’un détenu sur deux n’ayant pas encore été jugé. Ces données, compilées par le World Prison Brief, illustrent une pression structurelle. Jean de Dieu Momo, ministre délégué auprès du ministre de la Justice et Président du parti les Patriotes démocrates pour le développement du Cameroun, PADDEC, affirme toutefois que des efforts sont faits pour améliorer l’administration de la justice.
Lorsqu’on y regarde, venant de la société civile comme moi, venant de l’opposition radicale comme moi, lorsqu’on regarde les avancées, on trouve qu’on devrait l’applaudir. Comment vous regardez ces avancées ? par rapport au passé. On peut faire des comparaisons par rapport à hier et aujourd’hui. Et quand je parle d’hier, je peux aussi parler d’avant-hier.
Maître Jean de Dieu MOMO, Membre du gouvernement, Président du PADDEC
L’administration de la justice a aussi pour rôle de protéger les droits des citoyens et dans ce domaine des opinions émises dans l’espace public au Cameroun dénoncent la restriction de droits de certains acteurs politiques qui ne seraient pas en phase avec le gouvernement. Ce que Me Jean de Dieu Momo conteste.
On a dit Code électoral consensuel, on ne permet pas que les partis d’opposition se réunissent, qu’ils fassent des meetings, etc. Or, nous savons que les attroupements sont réglementés dans notre pays et que ce n’est pas l’autorité administrative, nous savons que les attroupements sont réglementés dans notre pays. L’autorité administrative vise à préserver l’ordre public.
Jean de Dieu MOMO, Membre du gouvernement, Président du PADDEC
Face aux contraintes, des solutions existent, à travers la modernisation de la chaîne pénale qui permettrait d’avoir un registre pénal unifié, une traçabilité numérique des dossiers, la dématérialisation des convocations et notifications.Selon les données du ministère de la Justice, en 2024, le Cameroun accusait un déficit de 2700 personnels.



