Les effets du changement climatique, les conflits et le resserrement des conditions financières mondiales ont accru le déficit de financement du développement et la vulnérabilité de l’endettement de l’Afrique. Interrogé par Africa24, le ministre des Finances du Cameroun indique que les Etats africains œuvrent à diversifier les sources de financement pour renforcer la résilience et soutenir le développement. Le Cameroun recherche dans cette voie, via des financements alternatifs, 88 000 milliards de FCFA pour réaliser sa stratégie nationale de développement à l’horizon 2030.
Un défi central que l’Afrique doit relever pour ses projets de développements consiste à mobiliser des investissements clés dans des secteurs clés tels que la santé, l’énergie, les transports, la construction, l’éducation et la transformation. La difficulté pour l’Afrique d’accéder aux marchés financiers classiques constitue une opportunité de croissance pour des modes de financements diversifiés et innovants. Le Cameroun, poumon de la CEMAC avec plus de 40% du PIB de la sous-région, a établi la SND30, la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030, pour laquelle le pays recherche officiellement 88 000 milliards de FCFA. Dans une interview exclusive accordée à Africa24, le ministre des Finances Louis Paul Motaze apprécie le rôle des financements concessionnels.
La CEMAC comme les Etats sont tous à la recherche des meilleurs financements possibles. Et le meilleur financement c’est quand même ce qu’on appelle le financement concessionnel. C’est-à-dire un financement qui n’est pas trop lourd, dont les conditions ne sont pas draconiennes parce que ce ne sont pas des dons mais des projets financés par des crédits.
Louis Paul Motaze, Ministre des Finances – Cameroun
Pour le Cameroun, la diversification des bailleurs de fonds et des types de financement est une nécessité. A travers la SND30, le pays d’Afrique centrale veut atteindre un taux de croissance annuel du PIB de 8% en moyenne, contre des prévisions de l’ordre de 4% en 2023, selon les estimations du Fonds monétaire international.
Il y a des projets qui sont assez lourds. On ne peut pas toujours avoir un seul bailleur de fonds donc il faut un cofinancement donc si on peut faire un cofinancement et avec d’autres types de financement comme le financement de type islamique, nous pensons faire œuvre utile et aller dans le sens de l’objectif recherché.
Louis Paul Motaze, Ministre des Finances – Cameroun
Selon les données du ministère camerounais de l’Economie, 37% des besoins en matière de financement de la SND30 concernent le secteur des infrastructures. Le gouvernement cherche résolument des ressources de financement alternatives pour réaliser les projets en s’intéressant aussi au secteur privé et à la diaspora.