Pendant cinq jours, la capitale économique camerounaise a réuni près de 200 exposants venus de toute l’Afrique centrale autour du manioc, pilier de l’alimentation locale. Entre expositions culinaires, innovations agroalimentaires et débats sur la sécurité alimentaire, le Festival international du Manioc a révélé les enjeux cruciaux d’une production encore insuffisante face à une demande croissante. Le manioc, désormais bien plus qu’un aliment de subsistance, s’impose comme un acteur clé du développement agricole et de l’autonomie économique du pays.
La capitale économique du Cameroun, Douala, a accueilli du 23 au 27 juillet 2025 la deuxième édition du Festival international du Manioc. Un événement d’envergure qui a rassemblé près de 200 exposants venus de toute l’Afrique centrale (producteurs, transformateurs, chefs cuisiniers et chercheurs) unis autour d’un même objectif : célébrer et valoriser le manioc, plante aux mille facettes. Aliment de base pour 75% des Camerounais, avec une consommation annuelle moyenne estimée à 100 kg par habitant, le manioc est au cœur des habitudes culinaires locales, décliné notamment en bobolo, mitumba, miondo, farine,foufou, semoule, etc.
Je suis venu présenter cette invention créée en mai 2015 à Ebolowa parce que je viens de cette ville . Avec des épluchures de manioc , on peut faire de la farine foufou à la maison , la bouillie issue des épluchures du manioc , des coquettes issues des épluchures du manioc , les beignets , des gâteaux et biscuits issus des épluchures du manioc
Ernest CLAUDE EWEDINDJE, Chercheur – Cameroun
Je suis ici au festival du manioc pour promouvoir mon produit qui s’appelle Makouamba, un produit fabriqué à base des feuilles de manioc, riche en vitamines, en protéines et riche en minéraux qui génère les cellules de la peau et donne une santé optimale a la peau.
Aude AGBENOU MAWULE, Promotrice de PAIN-GO – Cameroun
Au-delà de la gastronomie, ce festival a mis en lumière les enjeux stratégiques liés à cette culture longtemps marginalisée, désormais considérée comme un véritable levier de développement. Innovation, autosuffisance alimentaire et création d’emplois étaient au centre des échanges, illustrant le rôle croissant du manioc dans l’économie locale et régionale. Avec des initiatives de transformation industrielle et de valorisation de la chaîne de production, l’objectif est clair : faire du manioc un moteur de résilience et de croissance.
A travers ce festival, on forme des exposants sur les nouvelles techniques agricoles, sur le développement durable. On informe sur tout qui tourne autour du manioc, on éduque des générations sur tout ce qui est technique de production, transformation, de commercialisation, de normalisation sur tout produit dérivés du manioc.
Yvette DOUME BANLOG, Promotrice du festival international du manioc – Cameroun
Clôturé dans une ambiance festive, le Festival du Manioc s’impose désormais comme un rendez-vous incontournable pour repenser l’agriculture africaine. Une agriculture plus inclusive, plus connectée aux réalités locales et résolument tournée vers l’avenir. Selon les dernières statistiques du ministère camerounais de l’Agriculture, la production nationale atteignait en 2024 près de 19 millions de tonnes, contre une demande estimée à 50 millions de tonnes par an, soit un déficit de 31 millions de tonnes. Une situation qui souligne l’urgence d’investir dans cette plante tropicale, riche en amidon et source majeure de glucides, aujourd’hui classée deuxième denrée la plus consommée du pays, juste après le riz.



