Des ex-combattants du groupe terroriste Boko Haram, cantonnés au centre provisoire de Meri, dans le département du Diamaré à l’Extrême-Nord du Cameroun, ont reçu des dons en nature pour leur réinsertion dans la société. L’événement a eu lieu le 23 novembre au cours d’une cérémonie en présence du gouverneur de l’Extrême-Nord et du coordonnateur national du Comité national de désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants.
490 enfants parmi lesquels des centaines qui sont nés au plus fort du conflit contre Boko haram dont les incursions au Cameroun ont commencé en 2013, font partie des bénéficiaires des dons remis par Fai yengo Francis , le coordonnateur du Comité national de désarmement, démobilisation et réintégration des ex-combattants CNDDR A côté d’eux, leurs parents, 520 ex combattants hommes et femmes qui ont répondu il y a deux ans à l’appel de la paix alors que les autorités camerounaises procédaient le 11 juin 2020 à l’ouverture effective du centre provisoire de transit de Méri dans la région de l’extrême nord en vue de la mise en œuvre des missions dévolues au CNDDR
“Nous avons remis des dons ce matin pour faciliter la vie de ces enfants qui sont actifs, qu’ils ne restent pas sans travailler et tout le monde doit faire quelque chose. En attendant le retour dans ce grand centre de réhabilitation, c’est de leur faciliter la tâche tous les jours. Vous avez vu des motos, des motopompes, des compresseurs, les choses qui entrent dans leurs activités journalières. Les dons sont destinés à faciliter leur vie de tous les jours”
Faï Yengo Francis, Coordonnateur national du CNDDR – Cameroun
C’est en 2009 que le groupe terroriste Boko haram lance ses premières attaques au Nigéria. Le Niger, le Tchad et le Cameroun n’ont pas tardé à recevoir des incursions meurtrières. Cela a nécessité une mobilisation régionale dans le bassin du lac Tchad avec la mise en place d’une force multinationale mixte soutenue par les armées nationales. Pour accompagner le dispositif militaire, les gouvernements ont convenu d’initier des programmes de désarmement, démobilisation et réintégration. Le bilan humain au Cameroun des attaques terroristes de boko haram fait état de plus de 3000 morts civils et militaires, 270.000 déplacés et plusieurs milliers enrôlés de force.
“Je suis un ex-combattant. Je suis sorti de la brousse à cause du discours du chef de l’Etat qui a ouvert sa main et j’ai accepté cette main tendue. Je remercie l’Etat pour ce cadeau du CNDDR de Meri que je vais utiliser pour nourrir ma famille.”
Moussa, Ex-combattant de Boko Haram – Cameroun
Pour rappel , l’objectif majeur du CNDDR est la réintégration durable des ex-combattants et les groupes associés, au sein de la communauté de leur choix. Une réintégration inachevée pouvant engendrer des risques pour la sécurité des ex-combattants et augmenter aussi la possibilité de rechute dans un conflit, ou encore exacerber le grand banditisme.