De la cuvette du lac Tchad au golfe de Guinée, la menace terroriste gagne du terrain et fragilise des millions de vies. Face à cette insécurité croissante qui affecte près de six millions de personnes, la CEDEAO sonne l’alerte. Réunis à Abuja le 14 décembre 2025, les dirigeants ouest-africains ont décidé de débloquer une enveloppe d’urgence de 2,85 millions de dollars pour chacun des cinq pays les plus durement touchés. Un appui financier ciblé pour renforcer la résilience des États en première ligne et contenir une menace devenue régionale.
Lors du 68ème sommet des chefts d’Etat à Abuja au Nigeria le 14 décembre 2025, la CEDEAO a débloqué dans le cadre de la lutte contre le terrorisme 2,85 millions de dollars soit 1,59 milliard FCFA en faveur de cinq pays dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria et le Togo. Ces fonds, issus du Fonds régional de sécurité, soutiendront le renforcement des forces de sécurité, le renseignement, l’aide aux populations vulnérables et la prévention de la radicalisation.
Cette initiative de la CEDEAO est un signal politique fort. Il faut le dire mais il faut aussi rester lucide. Elle ne suffit pas à elle seule à éradiquer le terrorisme en Afrique de l’ouest. Parce que le terrorisme est devenu une menace transfrontalière, il ne respecte ni les frontières ni les souverainetés.
BOUBACAR BA, Analyste politique
Les attaques terroristes dépassent désormais les zones sahéliennes traditionnelles et menacent les pays côtiers. Selon la CEDEAO, plus de 450 attaques et près de 1 900 décès ont été enregistrés en 2025, avec une recrudescence des violences vers le sud, jusqu’au golfe de Guinée. Cette extension géographique de l’insécurité met en évidence une diffusion préoccupante des groupes armés au-delà des régions sahéliennes.
D’après moi la clé réside dans une action militaire commune concertée coordonnée et durable dans les pays, mutualiser les renseignement, harmoniser les stratégies et intervenir ensemble.
BOUBACAR BA, Analyste politique
Bien que les financements soient ciblés et urgents, ils s’inscrivent dans un contexte humanitaire où la violence continue de rendre des millions de personnes vulnérables. Les Nations unies estiment que des dizaines de millions d’Africains de l’Ouest et du Centre auront besoin d’aide d’urgence en 2026 à cause des conflits et déplacements.



