En marge du Caucus africain 2025, la techwoman centrafricaine d’origine congolaise Kate Kallot a échangé avec des jeunes entrepreneurs, étudiants et innovateurs centrafricains. Un dialogue marqué par l’ambition, la lucidité et une vision partagée : faire du numérique un levier de développement pour la Centrafrique et inciter les jeunes à développer des solutions locales mieux adaptées.
La République centrafricaine croit en sa jeunesse. Et cette jeunesse regarde déjà vers l’avenir, portée par des figures comme Kate Kallot. La fondatrice de Amini, spécialiste de l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture en Afrique, s’est entretenue avec les jeunes talents de l’entreprenariat centrafricain ce vendredi 01er août 2025 à Bangui. La techwoman croit au potentiel de la jeunesse africaine dans la construction des technologies locales adaptées.
“On ne peut pas trouver de données de qualité en Afrique. Ça n’existe pas. Et du coup, je me suis dit, si nous, on est dans ce cas-là, ça veut dire que tous les développeurs, partout en Afrique, (0:13) ils ont le même problème. Donc, si je veux vraiment avoir un impact, je ne construis pas cette société pour construire un produit. Moi, je veux vraiment construire un écosystème où je veux que d’autres développeurs arrivent à utiliser notre plateforme, arrivent à construire et à construire des sociétés eux-mêmes. Vraiment, juste être un enabler et vraiment une porteuse pour les autres, plutôt que de construire un produit que je vais vendre à tout le monde, ça ne m’intéresse pas.”
Kate KALLOT, Fondatrice et CEO d’Amini – Centrafrique
L’intervention de Kate Kallot en faveur des jeunes centrafricains résonne dans un pays où le numérique avance, mais reste encore balbutiant. En 2023, seulement 14 % des Centrafricains avaient accès à Internet, selon la Banque mondiale. Aujourd’hui, grâce à la fibre optique en provenance du Congo et du Cameroun, le taux de connectivité est passé à 30 %. En République centrafricaine, des idées nées souvent sans financement, dénotent beaucoup d’audace.
“Cette rencontre ça nous a réveillé en fait, ça nous a fait aussi comprendre que nous Centrafricains on est pas en arrière parce qu’on pensait aussi que beaucoup de personnes qui pensent négativement sur notre pays au moins elles ont eu la certification qu’il y a des grandes personnalités parce que vu la performance qu’elle a faite tout à l’heure on peut comprendre qu’on est sur des costauds projets qui vont révolutionner le secteur technologique en Afrique.”
Azarel Lumière BIBOLI, CEO de BIZ ACADEMY, développeur – Centrafrique
Le gouvernement centrafricain s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre 70 % de couverture Internet d’ici fin 2025. Un pari qui passe aussi par la formation et pour lequel Kate Kallot souhaite apporter sa contribution. Le ministère de la Jeunesse et de la Fonction publique prévoit la création de 5 pôles d’innovation régionaux, et un partenariat est en discussion avec l’Union africaine pour le financement d’un Fonds d’appui aux start-ups locales.
