En République centrafricaine, le football est en pleine mutation. Longtemps confrontée au manque d’infrastructures et de moyens, la Fédération centrafricaine de football multiplie aujourd’hui les initiatives pour développer aussi bien le football masculin que féminin. Entre projets d’académies, compétitions de jeunes et construction d’infrastructures modernes, les ambitions sont claires, hisser le pays sur la scène internationale.
À 22 kilomètres de Bangui, dans la localité de Liton, un projet d’envergure est en train de voir le jour : le centre technique de football féminin Faustin Archange Touadéra. Sur ce site stratégique, deux terrains aux normes FIFA, un dortoir de 60 chambres, une infirmerie accessible aux habitants de la localité, un gymnase et un bâtiment administratif sont en construction. Cette infrastructure inédite symbolise un tournant majeur pour le football féminin en Centrafrique, longtemps relégué au second plan mais désormais placé au cœur des priorités sportives nationales.
L’académie fonctionne déjà en externat donc la qualité de la formation fait qu’aujourd’hui, nous pouvons ambitionner parce que l’objectif c’est d’aller à la coupe du monde 2027 chez les filles. Donc, nos filles qui sont des U-20 nous les préparons, nous avons quelques joueuses qui sont expérimentées qui sont de la diaspora qu’on fera venir et je pense qu’avec un mélange de compétences, nous pouvons valablement espérer que ces filles là puissent atteindre l’objectif qu’on s’est assigné au niveau du football féminin. Mais, le football féminin est une priorité.
Célestin Yanindji, Président de la Fédération centrafricaine de football
Mais au-delà de cette vitrine, c’est toute une stratégie de formation qui se déploie à l’échelle du pays. À Bangui, dix mini-académies encadrent déjà de jeunes garçons dès l’âge de 12 ans. En parallèle, des centres de perfectionnement dans les préfectures permettent d’élargir le vivier de talents, garçons et filles confondus. Cette dynamique vise à structurer durablement la relève du football centrafricain, en misant sur une détection précoce et un accompagnement de qualité.
Pour nous on appelle ça nos usines de production de talents et il n’y a pas de secret dans le football, si aujourd’hui le football européen se développe, si en Amérique du sud peut-être en Afrique aussi ça se développe c’est à base de la formation. Donc, nous mettons un accent particulier pour la formation, l’organisation des compétitions.
Célestin Yanindji, Président de la Fédération centrafricaine de football
Les défis restent pourtant de taille : l’absence de stades homologués, la faiblesse des financements ou encore le manque de matériel freinent encore l’élan. Mais la Fédération centrafricaine de football avance avec détermination, soutenue par la FIFA et l’État. L’objectif est clair : faire du football un levier de cohésion sociale et amener les équipes nationales, féminines comme masculines, à briller sur la scène internationale. Un pari ambitieux, mais porteur d’espoir pour toute une jeunesse avide de rêves et de victoires.