Les autorités congolaises conscientes de l’inadéquation entre la formation et l’emploi dans les programmes éducatifs ont décidé d’offrir plus d’opportunités de formation dans les filières scientifiques, technologiques et professionnelles que littéraires et théoriques. En effet, selon les conclusions des récentes assises des états généraux de l’enseignement de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche, l’intégration de l’entrepreneuriat dans les curricula contribuerait davantage à former des jeunes créateurs d’emplois à la place des demandeurs.
Au Congo, les autorités annoncent une réforme du système éducatif. L’objectif est d’adapter l’éducation au réalité du monde professionnel afin de réduire le taux de chômage des jeunes estimé à 25%. L’intégration de l’entrepreneuriat dans les curricula pour former les jeunes créateurs d’emploi fait ainsi partie des réformes que le gouvernement appliquera dans les prochains jours.
“L’école qui va résulter de ces états généraux de la transformation de l’éducation, sera celle qui formera le citoyen congolais imbus de civisme et de probité, capable de se prendre en charge, de dominer les situations et les événements de sa vie, d’analyser les enjeux institutionnels, sociaux et environnementaux et de se mobiliser pour agir sur les contraintes qui pèsent sur lui et sur son groupe social dans ce monde à l’avenir incertain.”
Anatole Collinet Makosso, Premier ministre – Congo
L’objectif recherché est d’accroître la capacité d’accueil des élèves dans les filières scientifiques, technologiques et professionnelles. La tenue des états généraux de l’enseignement de l’éducation nationale, de la formation et de la recherche du 25 au 29 janvier 2024 à Brazzaville aurait permis de poser les fondements d’un système éducatif différent de l’actuel.
“Quand on sait que les enseignants constituent la colonne vertébrale de tout système éducatif, comment peut-on espérer avoir des apprentissages de qualité lorsqu’il manque d’enseignants et pire encore, lorsque ceux auxquels on recourt ne sont pas du tout formés ? Ce questionnement nous invite au réexamen de la méthode de définition de nos curricula et de leur pertinence et pose le problème de l’inexistence d’un cadre d’orientation curriculaire.”
Hellot Matson MAMPOUYA, Haut-commissaire à l’organisation des états généraux de l’éducation nationale – Congo
En 2023 une enquête du ministère de la jeunesse a révélé que 17% de jeunes congolais ont l’ambition de se lancer dans l’entrepreneuriat contre 68% en attente d’une intégration au sein de la fonction publique. Ainsi, la nouvelle école souhaitée par les autorités congolaises doit être capable d’analyser les enjeux institutionnels, sociaux, environnementaux, compétitifs et préparée à faire face aux défis du développement durable.