La Côte d’Ivoire, 3ème producteur mondial de caoutchouc, investit 400 millions de FCFA pour moderniser sa filière hévéicole. En mai 2025, des équipements de saignée ont été distribués à 5 000 planteurs, renforçant la structuration du secteur. Ce soutien vise à accroître la productivité et consolider la position du pays sur le marché mondial.
La filière hévéicole ivoirienne poursuit sa croissance avec des ambitions renouvelées. Entre 2005 et 2023, la production de caoutchouc naturel est passée de 164 138 tonnes à 1 678 000 tonnes, portée par 180 000 producteurs villageois et 40 usines de transformation. En 2024, le gouvernement a lancé un plan d’expansion vers le nord pour porter la production au-delà de 1,6 million de tonnes. Le 3 mai 2025 à Yamoussoukro, la Fédération des OPA de Producteurs de la Filière Hévéa de Côte d’Ivoire a lancé la subvention de 2,5 millions d’équipements de saignée et distribué des cartes professionnelles à 5 000 producteurs, renforçant l’organisation du secteur.
“ Si c’est le fait de ce que le gouvernement a pris des lois qui nous permettent d’avancer sur ce chemin. Bien sûr, y a aussi le fait des producteurs eux-mêmes qui ont fait l’action menée par les actes des producteurs de tous nos villages et de l’Union en commun.”
DALLY JULES, Vice-président du collège des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire
Déjà premier producteur africain et troisième mondial derrière la Thaïlande et l’Indonésie, la Côte d’Ivoire vise à consolider son rang, voire le dépasser. La subvention des équipements, d’une valeur de plus de 400 millions de FCFA, marque une volonté politique forte de soutenir cette culture de rente. La Fédération des OPA de producteurs de la filière Hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI) entend structurer la filière en misant sur l’augmentation de la productivité, l’amélioration des revenus des planteurs et l’industrialisation des produits dérivés du caoutchouc.
“Dans la plantation en tant que première année de production. C’est là que le planteur a plus de difficultés pour pouvoir équiper faisable, il faut, il faut des ressources et souvent, ils n’ont pas de ressources, surtout les petits producteurs. Alors que les anciennes plantations, à l’inverse, les ont vendues quand même un peu, ils ont pu vendre un peu leur production. Donc il y a un peu de ressource qui leur permet de s’équiper. Donc ce n’est pas fait au hasard. On a dit il faut, il y a plantation, il y a les premières années de production. ”
ADI ISAAC, 2ème Vice-président du collège des producteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire
En parallèle, le gouvernement a adopté la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA) pour 2022-2026, dotée de 1 000 milliards de FCFA. Cette stratégie vise une couverture de 70 % des besoins en produits animaux et de 65 % en ressources halieutiques d’ici 2026. Ce double engagement — agricole et agro-industriel — illustre une politique cohérente en faveur de la souveraineté alimentaire et d’un développement économique durable.
