Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo appelle à la mobilisation citoyenne après son exclusion

À trois mois de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre 2025, la Côte d’Ivoire entre dans une zone de turbulences politiques. L’exclusion de l’ex-président Laurent Gbagbo de la liste électorale attise les tensions, tandis que la société civile s’organise face à un pouvoir jugé autoritaire. L’Union africaine s’active pour éviter une nouvelle crise postélectorale. L’avenir démocratique du pays est en jeu.

À trois mois de la présidentielle du 25 octobre 2025, le climat politique en Côte d’Ivoire se tend. L’exclusion de Laurent Gbagbo de la liste électorale ravive les fractures. Acquitté par la Cour pénale internationale, mais toujours condamné par la justice ivoirienne, l’ancien président crie à l’injustice. Le 7 juin 2025, lors d’un meeting à Abidjan, il a réaffirmé sa volonté de recouvrer ses droits civiques… et d’en découdre, politiquement. Face à ce contexte sous tension, l’Union africaine s’inquiète. Une mission conduite par Mahamat Saleh Annadif a été dépêchée à Abidjan. Objectif : relancer un dialogue politique inclusif pour éviter toute escalade… et garantir un scrutin apaisé.

“ À mon sens, la non-présence de Laurent Gbagbo, ainsi que celle d’autres acteurs majeurs de la vie politique ivoirienne sur la liste électorale, dépasse le simple cadre administratif. C’est une décision lourde de conséquences, qui peut sérieusement entacher la crédibilité même du processus électoral déjà en cours en Côte d’Ivoire. Exclure une figure majeure de l’opposition, qui a en plus bénéficié d’une grâce présidentielle, donne l’impression que le jeu électoral est biaisé dès le départ. Dans un pays où la confiance dans les institutions est déjà fragile, cela représente un réel danger pour la stabilité du processus démocratique. ”

KOUADIO EL MOUDJTABAR VINY, Analyste politique Côte d’Ivoire 

Dans une lettre ouverte datée du 12 juin 2025, l’ancien chef d’Etat ivoirien appelle les Ivoiriens à rejoindre un nouveau mouvement citoyen baptisé « Trop c’est Trop ! ». Une plateforme au-delà des partis, qui dénonce selon lui l’exclusion politique, la dégradation sociale… et une dérive autoritaire du pouvoir en place. Laurant Gbagbo s’oppose frontalement à toute perspective de quatrième mandat présidentiel, qu’il juge contraire à la Constitution. Une mobilisation qu’il souhaite pacifique, mais déterminée, pour défendre, dit-il, la démocratie et les droits du peuple.

“La lettre ouverte de Laurent Gbagbo annonçant le mouvement « Trop c’est Trop ! » n’est pas seulement un acte politique, c’est aussi un signal fort adressé à la jeunesse et à la société civile. En reprenant la parole, malgré son exclusion actuelle de la liste électorale, l’ex-président cherche à reprendre l’initiative. Par cet appel à la mobilisation pacifique, il remet au centre du débat national les questions fondamentales de citoyenneté, de justice sociale et de participation démocratique.« 

KOUADIO EL MOUDJTABAR VINY, Analyste politique Côte d’Ivoire 

À quelques mois d’un scrutin crucial, la Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins. Entre appels à la mobilisation et initiatives diplomatiques, le pays joue plus que la prochaine élection : il joue sa stabilité… et son avenir démocratique.

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