En pleine période électorale, la Côte d’Ivoire s’engage dans une trajectoire de rigueur budgétaire. Objectif : ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2026, tout en maintenant un haut niveau d’investissement. Un pari ambitieux alors que le déficit atteignait encore 5,1 % en 2023. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur une réforme en profondeur des finances publiques : digitalisation, lutte contre la fraude, et mobilisation accrue des ressources fiscales. Une stratégie qui vise à concilier discipline financière et croissance inclusive.
Ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB d’ici 2026, sans freiner l’investissement. C’est le pari ambitieux de la Côte d’Ivoire, à l’heure où le pays entre dans une séquence électorale. Le déficit, qui culminait à 6,6% du PIB en 2021, est passé à 5,1% en 2023, avec un objectif de 2,9% en 2026, conformément aux critères de convergence de l’UEMOA.
Le Service de la dette n’est rien d’autre que de l’investissement anticipé. Donc, c’est quelque chose qu’il a fallu créer. En fait, exécuter maintenant pour faire en sorte qu’on puisse maintenir le rythme de création de richesse. Et je crois que les résultats que nous avons justifient cette approche, puisque nous avons une croissance qui a été pendant une bonne quinzaine d’années, entre six et sept pour cent. C’est assez exceptionnel pour être souligné. Et je pense que c’est dans ce cadre que nous allons poursuivre les dépenses publiques qui sont projetées pour le budget de l’année prochaine.
MOUSSA SANOGO, Ministre du Budget – Côte d’Ivoire
Depuis 2022, le pays a enclenché de profondes réformes budgétaires : meilleure mobilisation des recettes fiscales, digitalisation des régies financières, lutte contre la fraude, et réduction ciblée des exonérations. Des mesures qui visent à porter le taux de pression fiscale, encore à 13,3 % en 2023, vers le seuil communautaire des 20%.
Ça passe d’abord par l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures, et c’est un sujet sur lequel le gouvernement travaille de façon hardie depuis un moment. Mais c’est aussi travailler à optimiser la dépense, donc faire en sorte que les dépenses d’investissement soient les plus optimale possible pour faire, pour que nous ayons le maximum d’effets que nous souhaitons.
MOUSSA SANOGO, Ministre du Budget – Côte d’Ivoire
En parallèle, la Côte d’Ivoire maintient un niveau élevé d’investissement public, au-delà de 4 000 milliards de FCFA par an, dans les infrastructures, l’éducation et la santé. L’objectif affiché est clair : concilier rigueur budgétaire et croissance inclusive, malgré un contexte économique mondial tendu.



