À la Cour pénale internationale, l’ancien ministre ivoirien Charles Blé Goudé réclame plus de 800 000 euros de compensations pour les années passées à La Haye. Dans une requête déposée jeudi 9 septembre sur le bureau des juges, l’ancien ministre ivoirien de la jeunesse acquitté demande des réparations pour « erreur judiciaire grave et manifeste ».
800 000 euros de compensations, c’est la somme que demande l’ex-ministre ivoirien Charles Blé Goudé à la CPI pour ses années de prison à la Haye. Acquitté définitivement en mars 2021, de crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans le cadre de la crise postélectorale de 2011, l’ancien leader des jeunes patriotes a introduit une requête… Il demande réparation pour « erreur judiciaire grave et manifeste ».
Des analystes estiment que les chances d’obtenir gain de cause sont minces. Jusque-là, aucune action de ce genre n’a abouti depuis la constitution de la CPI en 1998. Charles Blé Goudé s’appuie, lui, sur l’acquittement prononcé en sa faveur et celle de Laurent Gbagbo. Les magistrats soulignaient alors « l’extrême faiblesse » de l’accusation en critiquant ses méthodes.
Acquitté au même moment, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo ne s’est pas encore prononcé sur un possible dédommagement. La CPI prévoit un recours, mais seulement en cas d’erreur judiciaire grave et manifeste. Après plus d’une décennie en détention, l’ex vice-président congolais Jean-Pierre Bemba acquitté en 2018 avait en 2019 introduit une demande d’indemnisation à la CPI… D’un montant de 68 millions d’euros, la requête avait été formellement rejetée.