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Crise au Soudan : l’Union Africaine appelle au dialogue et à un cessez-le-feu

La situation est toujours confuse au Soudan. Khartoum, la capitale du pays, est depuis le 15 avril 2023 le théâtre de combats meurtriers entre les Forces paramilitaires de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo dit « Hemedti », et l’armée, contrôlée par le général Abdel Fattah Al-Burhan. Le bilan humain, encore très provisoire, fait état de plus de 420 morts et 3 700 blessés, et des milliers de réfugiés, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). L’Union Africaine appelle les belligérants à un cessez-le-feu immédiat et des solutions politiques juste à cette crise.

Des milliers de réfugiés et une situation humanitaire catastrophique. Une dizaine de jours après le début des combats au Soudan, le 15 avril 2023, le pays est toujours plongé dans le chaos. L’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant du Soudan depuis le putsch de 2021, affronte les paramilitaires de son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR).  Dans plusieurs villes du pays, l’on note de nombreux dégâts matériels comme le montre ces images amateures diffusées sur les réseaux sociaux.Dans un message diffusé sur son compte twitter, l’ancien premier ministre Abdallah Hamdok a déploré une “situation catastrophique” qui pourrait régresser le pays dans ces efforts de construction d’une démocratie durable. 

« Pour finir, je m’adresse aux forces vives de la nation. Faites de votre possible dans le sens de mettre fin à cette guerre qui ramène notre pays en arrière. Cette guerre qui se déroule au Soudan n’a pas de sens et n’a rien de patriotique. Nous devons y mettre  fin. »

Abdallah Hamdok, Ancien Premier ministre civil – Soudan

Les affrontements entre les deux anciens alliés ont déjà fait environ 420 morts et 3 700 blessés, selon les estimations de l’Organisation mondiale de la Santé. Préoccupés par ces affrontements, les organisations internationales notamment l’Union africaine via son Conseil de paix et de sécurité invite dans un communiqué les parties belligérantes « d’adopter rapidement une solution pacifique et un dialogue inclusif ». Le conseil a exhorté les pays de la région et les autres parties prenantes à soutenir les efforts en cours pour ramener le pays dans le processus de transition vers un ordre constitutionnel.

“Nous condamnons fermement la violence et appelons à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et inconditionnel. Nous exigeons des belligérants, à savoir les SAF et les RSF, qu’ils établissent des couloirs humanitaires et permettent un accès humanitaire sans entrave et l’évacuation des civils blessés ; de s’attaquer d’urgence à la remise en état des infrastructures de bases essentielles, en particulier les services d’eau et d’électricité, et garantir l’accès de la population civile à ces services ; de respecter la sécurité du personnel diplomatique et humanitaire ; et d’assurer également la réouverture de tous les modes de transport, en particulier l’aéroport international de Khartoum. Nous appelons enfin à la reprise immédiate du processus politique, par le dialogue et les négociations, vers la mise en place d’un gouvernement civil de transition inclusif et démocratique.”

Communiqué , L’Union Africaine

Le Président William Ruto qui s’inquiète de la mutation de cette crise en une véritable tragédie humanitaire appelle les responsables militaires des deux parties d’assurer le plein respect de la résolution du Sommet des chefs d’État de l’IGAD tenu le 16 avril. Le Président Kenyan a ainsi pris la parole après l’échec, le 18 avril, d’un cessez-le-feu de 24h.


“Le Kenya exhorte le leadership des deux parties d’assurer le plein respect de la résolution issue du sommet des chefs d’Etat de l’autorité intergouvernementale pour le développement qui s’est tenu dimanche dernier. Cela inclut la cessation immédiate des hostilités, permettant un accès humanitaire sans restriction et étendant la pleine coopération aux chefs de mission de l’IGAD lors de sa visite à Khartoum. OUT 2’05’’.

William Ruto, Président de la République – Kenya

Longtemps latent et cantonné aux négociations sur les conditions d’intégration des FSR aux troupes régulières, pour finaliser un accord politique sur le retour des civils au pouvoir, le conflit entre les deux généraux s’est transformé en lutte armée. Le désaccord sur le calendrier a retardé la signature d’un accord soutenu par la communauté internationale avec les partis politiques pour une transition vers la démocratie. Face à la gravité des combats, plusieurs nations mènent des opérations d’évacuation de leurs ressortissants. Selon les Nations Unies, plus de 20 000 citoyens soudanais se sont réfugiés dans les pays voisins.

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