Dans un effort collectif pour stabiliser la Somalie et garantir la paix régionale, un sommet de haut niveau s’est tenu à Entebbe en avril 2025 sous l’égide du Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni. Face aux menaces sécuritaires persistantes, les dirigeants africains ont pris des décisions ambitieuses : 8 000 soldats supplémentaires pour renforcer l’AUSSOM, des capacités aériennes optimisées, et la mise en place de Forces Locales de Défense pour sécuriser les zones libérées.
La Corne de l’Afrique est confrontée à des défis sécuritaires majeurs, en particulier en Somalie, où l’instabilité freine le développement et menace la stabilité régionale. Pour répondre à cette urgence, un sommet de haut niveau a été organisé à Entebbe, en Ouganda, du 23 au 25 avril 2025. Ce sommet, présidé par le Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni, a rassemblé les dirigeants des pays contributeurs de troupes (TCCs) à la Mission de Soutien et de Stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM). L’objectif était d’évaluer la situation sécuritaire, de coordonner la transition de l’ATMIS vers l’AUSSOM et de mettre en place des solutions concrètes pour garantir la paix durable dans la région.
Toutes les mesures prises sont pertinentes au regard du diagnostic établi : la Somalie est confrontée à un double problème, à la fois politique et militaire. Toutefois, parler de « stabilisation » dans une situation marquée ni par une paix véritable ni par une guerre ouverte semble excessif. Il serait plus juste d’évoquer une dynamique de recherche de la paix. Par ailleurs, au-delà des mesures mises en œuvre, il est essentiel de prendre en compte que la crise somalienne est également d’ordre idéologique et économique.
Kerwin MAYIZO, Analyste
Le sommet a débouché sur plusieurs décisions majeures, notamment le déploiement de 8 000 soldats supplémentaires, le renforcement des capacités de surveillance aérienne, la création de Forces Locales de Défense pour sécuriser les zones libérées, et l’instauration d’un mécanisme de suivi par les pairs, dirigé par le Président Museveni, pour assurer la redevabilité et la coordination entre les pays contributeurs de troupes et la Somalie.
Si l’on souhaite réellement instaurer une stabilité durable en Somalie, il est indispensable de mettre en place des investissements massifs afin de lutter contre la crise économique. Il est tout aussi crucial de développer des politiques d’éducation et d’instruction pour combattre l’idéologie extrémiste et violente véhiculée par certains groupes islamistes. C’est dans cette direction qu’il aurait fallu agir en priorité. Cela dit, les mesures déjà mises en œuvre constituent un bon début et montrent une certaine efficacité.
Kerwin MAYIZO, Analyste
Cependant, des défis persistants ont été mis en lumière, notamment le déficit de financement pour le premier semestre 2025. En réponse, les participants ont appelé à une mobilisation urgente des ressources financières, en sollicitant notamment le Fonds pour la Paix de l’Union africaine et le soutien prévu par la Résolution 2719 du Conseil de sécurité de l’ONU.
