Des acteurs politiques, aux décideurs économiques et aux institutions financières du continent, une position commune semble désormais émerger dans les choix qui doivent être ceux de l’Afrique pour le développement des sources d’énergie. Face au discours climatique actuel qui recommande de ne plus investir dans les énergies fossiles, l’Afrique, qui ne contribue qu’à 3% aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, plaide pour le droit de se développer en utilisant ses ressources dont les hydrocarbures. Un point de vue réitéré face au gotha mondial des investisseurs et des décideurs politiques à Riyadh, lors de la 6e édition du Future Investment Initiative.
Les institutions de l’Union africaine, les chefs d’Etat et de gouvernement et les institutions financières panafricaines reflètent une harmonie des points de vue dans les choix de développement de l’Afrique par ses sources d’énergie. Une concordance de vues qui prend un écho particulier à la veille de la tenue de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui se tient en Egypte du 06 novembre au 18 novembre.
Quand vous regardez l’Afrique, c’est 15% de la population mondiale, mais en termes d’émissions de CO2, ce n’est que 3% des émissions mondiales. Ainsi, les Africains ne sont pas responsables des émissions, mais ils font partie de l’humanité. Nous avons des forêts parmi les plus vastes au monde, nous comprenons notre responsabilité humaine, mais je pense qu’il faut faire la transition énergétique progressivement avec le soutien de tous, pour faire en sorte que ceux qui polluent le moins ne soient pas pénalisés et puissent se développer en élargissant le mix énergétique et en exploitant, évidemment, les énergies renouvelables. Je pense qu’il est très important d’avoir cette approche, je ne crois pas en une solution unique.
Marlène Ngoyi, Directrice générale du Fonds pour le développement des exportations en Afrique
Chaque année, l’Arabie saoudite réunit des décideurs politiques, chefs d’entreprise, investisseurs des divers points du globe pour façonner l’avenir de l’économie mondiale dans le cadre de la Future Investment Initiative. A la 6e édition de cette conférence, tenue du 25 au 27 octobre, la directrice générale du Fonds pour le développement des exportations en Afrique (FEDA) d’Afreximbank, Marlène Ngoyi, a été invitée à partager le potentiel et les défis énergétiques sur le continent. La directrice générale du FEDA a relevé les défis d’accès à l’électricité en Afrique, qui nécessitent d’être pris en compte dans les accords internationaux sur le climat ou l’énergie.
Quand vous regardez l’Afrique, aujourd’hui, c’est 1,4 milliard d’habitants. En 2040, le continent devrait compter plus de 2 milliards d’habitants. Une statistique importante à relever est que nous avons encore la moitié de notre population qui n’a pas accès à l’électricité. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas ignorer.
Marlène Ngoyi, Directrice générale du Fonds pour le développement des exportations en Afrique
D’après les données de la Banque mondiale, l’Afrique est le continent le moins électrifié avec 568 millions d’habitants encore privés d’électricité. Des pays développant des projets gaziers, comme la Guinée équatoriale, le Sénégal, la Mauritanie, le Mozambique, le Nigéria, envisagent des centrales électriques alimentées au gaz pour fournir de l’électricité.
Il y a encore beaucoup de pays en Afrique qui dépendent des combustibles fossiles, beaucoup de pays ont des réserves de pétrole et de gaz, certains viennent juste de les découvrir. Ces réserves sont inexploitées et les pays doivent pouvoir les exploiter afin de les inclure dans un mix énergétique qui inclurait aussi l’hydroélectricité, l’énergie solaire.
Marlène Ngoyi, Directrice générale du Fonds pour le développement des exportations en Afrique
Selon des données rendues publiques à la 6e édition du Future Investment Initiative et attribuées au cabinet international de conseil en stratégie McKinsey, la demande d’énergie en Afrique devrait augmenter de 30% d’ici 2040 en raison de la croissance démographique et de l’industrialisation.