Le Gabon prévoit d’augmenter sa capacité de production d’électricité de 63% à l’horizon 2024. Ceci devrait porter la capacité de production actuelle de l’électricité du pays de 725 mégawatts à 1200 mégawatts au cours de ladite période. L’ambition a été révélée le 20 mars par le ministère de la Promotion des investissements dans le « Yearbook Gabon 2022–2023 ».
Le Gabon ambitionne d’augmenter de 63%, soit 475 mégawatts, sa capacité de production de l’électricité en vue d’améliorer le taux d’électrification. Le pays souhaite ainsi porter sa capacité de production de l’électricité de 725 MW actuellement à 1200 MW d’ici 2024. L’objectif, selon le ministère de la Promotion des investissements, est de répondre à la demande projetée à environ 1039 MW, tout en privilégiant l’énergie hydraulique et solaire dont le potentiel pour le pays d’Afrique centrale est estimé entre 5000 et 6000 MW.
Avec ce projet, 80% de l’énergie consommée au Gabon proviendra d’une source renouvelable et moins coûteuse. Un réseau national intégré alimentera les différentes zones du pays en suivant le tracé des grands corridors d’infrastructures.
Ministère de la Promotion des investissements
Avec ce nouveau projet d’électrification, plusieurs centrales hydroélectriques et solaires devraient voir le jour au Gabon même si dans la plupart des cas, les travaux de construction n’ont pas encore démarré. Il s’agit notamment du barrage de Ngoulmendjim de 73 MW dans l’Estuaire, des barrages des Chutes de l’impératrice de 80 MW et de Dibwamgui de 30 MW dans la Ngounié, du barrage de Kinguele Aval de 35 MW et de la centrale solaire de Mouila de 20 MW.
Le Gabon a fait le choix de l’énergie renouvelable à travers cinq projets de barrage hydroélectrique et quand on connaît la richesse hydraulique de ce pays, on n’est pas totalement étonné de ce choix. En 2023, le Gabon ne réussira pas à fournir les cinq barrages dont il a besoin et risque de se retrouver dans une situation où la production de l’électricité sera inférieure aux besoins du pays, ce qui va entraîner des délestages. Pour éviter cette situation, il faut que le pays reprenne en main la construction de ces différents barrages même s’il faut qu’il confie la construction à d’autres entrepreneurs. Cependant, il y a un petit paradoxe quand on sait que le Gabon est un pays pétrolier et que l’on voit qu’il a choisi la voie de l’hydroélectricité au lieu de celle de centrales électriques fonctionnant à partir d’hydrocarbures. Le fait que le Gabon n’arrive pas à construire rapidement ses centrales hydroélectriques, je pense que le pays devrait voir du côté des centrales à énergie fossile.
Boubacar Malal Bâ, Économiste–Sénégal
Selon Asokh Energy, la société chargée de construire, gérer et exploiter le barrage de Ngoulmendjim, les travaux devraient démarrer d’ici avril 2023. Un contrat d’achat d’énergie a été signé le 14 mars 2023 entre le Gabon et la Compagnie de développement des énergies renouvelables en vue de l’aménagement du barrage des Chutes de l’impératrice. Les travaux du barrage de Kinguélé aval, de la centrale solaire de Mouila et des huit centrales solaires hybrides ont démarré respectivement en 2022, 2021 et 2020, selon les autorités.