En conseil des ministres le 3 mars 2023, le président Ali Bongo et son gouvernement ont élaboré les projets de loi pour la modification de la Constitution au lendemain des travaux du dialogue national, qui du 13 au 23 février ont réuni majorité présidentielle et opposition. Réduction des mandats électifs, retour au scrutin à un tour, désignation des sénateurs de l’opposition sont quelques-unes des recommandations qui devront être prises en compte avec l’amendement de la loi fondamentale. Dans le même temps, les voix restent divergentes au niveau de l’opposition sur l’impact réel de ces recommandations.
La modification de la constitution gabonaise prévue par le Président Ali Bongo, va permettre d’entériner les conclusions en 15 points des travaux de la concertation nationale qui a réuni entre le 13 et le 23 février environ 60 délégués issus de la majorité présidentielle et de l’opposition. Le comité de suivi de mise en application de ces recommandations chapeauté par le premier ministre sera comme souhaité par les parties prenantes à la concertation inclusive avec des rapporteurs et des membres issus de l’opposition et de la majorité présidentielle. Pour le PDG, parti au pouvoir il faut pouvoir consolider tous ces acquis et surtout tirer tous les bénéfices notamment économiques que vont engendrer certaines dispositions comme le retour au scrutin direct à un tour.
L’élection n’a pas de prix, mais un coût. Et si l’élection a un coût, il faut le supporter, il faut le financer. Donc nous pensons qu’en réduisant les élections à un seul tour et en ayant des mandats harmonisés de 5 ans, cela va soulager les finances publiques. Et si on remonte à 2016, on voit que le budget qui a été mis en place pour pouvoir faire ces élections était de 46 milliards de francs CFA et si on a un deuxième tour, ça voudrait dire qu’on reproduit la même dépense pour la même élection.
Yves Fernand Manfoumbi, Ministre du Commerce, Porte-parole du gouvernement – Gabon
D’un point de vue purement politique, le rassemblement pour la Patrie et la modernité et le Gabon nouveau partis de l’opposition qui ,n’ont pas pris part à la concertation parlent d’un recul démocratique et restent prudents sur la portée des travaux de la concertation nationale sur le déroulement des élections générales prévues cette année 2023.
La consultation a été l’occasion pour nous de mettre au point un certain nombre de choses et d’essayer d’avoir une élection pacifique. La prochaine étape, c’est que nous sommes tous des Gabonais, nous sommes un parti politique, nous envisageons de briguer les plus hautes fonctions dans le futur. Nous allons prendre le peuple gabonais à témoin et nous irons jusqu’au bout.
Owono Ndong, Premier vice-président du parti RPM – Gabon
Le spectre des violences postélectorales de 2016, ou l’élection du Président Ali Bongo avait été largement contestée, continue de planer sur la vie politique du Gabon. A quelques mois du triple scrutin présidentiel, législatif et municipal, la concertation nationale plateforme qui a favorisé le dialogue entre majorité présidentielle et opposition, va-t-elle remplir sa mission jusqu’au bout et créer toutes les conditions nécessaires pour des élections aux lendemains apaisés? l’avenir nous le dira.