Confronté à une demande croissante et à une production locale encore insuffisante, le Ghana veut accélérer son autosuffisance en huile de palme. Pour y parvenir, le pays déploie une stratégie de grande envergure, soutenue par un financement inédit de 500 millions de dollars. Une initiative qui pourrait transformer en profondeur toute la filière.
Le Ghana, troisième producteur ouest-africain d’huile de palme derrière le Nigeria et la Côte d’Ivoire, poursuit son ambition d’autosuffisance dans ce secteur stratégique. Actuellement, le pays dépend encore à hauteur de 30 % des importations pour couvrir sa consommation nationale. Dans le cadre de la Politique nationale de développement intégré de l’huile de palme 2026-2032, le gouvernement a annoncé la mise en place d’une facilité de financement de 500 millions de dollars.
Il y a quand même un financement de 500 millions, un programme qui est conçu avec la Banque mondiale et la Banque de développement du Ghana et qui prend en considération le fait que c’est un investissement long parce qu’ avant qu’un plant commence à produire il faut quand même attendre 7 ans. Donc pardon toute cette période l’agriculture ne dispose pas de revenus.
Boubacar BA, Économiste – Sénégal
Destinés à dynamiser la production locale et à moderniser les infrastructures de transformation, ces fonds seront gérés par la Banque de développement du Ghana et d’autres institutions financières de développement. Le dispositif propose des prêts à long terme assortis d’un moratoire de cinq ans et de taux d’intérêt concessionnels. Il pourra également couvrir jusqu’à 70 % des coûts des projets industriels liés à la croissance de la filière.
Mais cette ambition ne pourra pas aboutir à quelque chose de durable si une véritable industrie locale de se développer autour de la filière et qui est capable de transformer raffiner, valoriser la production nationale d’huile de palme.
Boubacar BA, Économiste – Sénégal
En lançant une facilité de financement, le Ghana affiche clairement son ambition de transformer durablement la filière de l’huile de palme. Ce soutien financier, combiné à une stratégie nationale structurée, devrait réduire la dépendance aux importations.



