Le Ghana est confronté à un déficit commercial, comme l’indiquent les données du Service statistique du Ghana publiées le 15 août 2023. Les importations du pays ont dépassé ses exportations de 4,5 milliards de cédis en 2022, mettant en évidence la vulnérabilité au commerce international.
Le nouveau rapport du Service statistique du Ghana indique que quatre pays, la Suisse, la Chine, le Canada et l’Afrique du Sud, représentent plus de la moitié de toutes les exportations du Ghana, tandis que six pays, la Chine, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les États-Unis, l’Inde et la Suisse, sont à l’origine d’environ la moitié de toutes les importations. Présentant les résultats lors d’un atelier à Accra le 15 août 2023, le professeur Samuel Kobina Annim a donné les raisons de cette dépendance.
Selon moi, les deux points de vue indiquent une vulnérabilité, que ce soit du côté des importations ou des exportations. Nous dépendons davantage des pays pour différents produits afin de compenser les 67 % en termes d’importations.
Samuel Kobina Annim – Chef du Service statistique national – Ghana
D’après les données du rapport, le Ghana a enregistré un déficit commercial de 4,5 milliards de cédis. Les importations ont grimpé à 148,6 milliards de cédis, éclipsant les exportations de 144,1 milliards de cédis. Du point de vue des marchandises échangées, plus des deux tiers de toutes les exportations proviennent de seulement deux produits spécifiques, les lingots d’or et le pétrole brut. Les importations, en revanche, sont constituées de 126 produits de base, contribuant aux deux tiers de toutes les importations du Ghana.
Ces chiffres mettent en évidence la dépendance du Ghana à l’égard des produits de base étrangers par rapport aux exportations. Charles Godfred Ackah, professeur associé à l’Institut de recherche statistique, sociale et économique, appelle le gouvernement à soutenir la production alimentaire locale.
C’est au gouvernement de s’assurer que la nourriture que les Ghanéens veulent consommer soit disponible et produite localement. La production alimentaire locale est l’un des problèmes les plus critiques du Ghana. Nous devons produire suffisamment de nourriture comme les oignons du Niger, les tomates du Burkina, le riz et le sucre que nous importons d’Asie. Ce sont des choses que nous avons la capacité de produire ici à grande échelle et à moindre coût.
Charles Godfred Ackah, Professeur associé, Institut de recherche statistique, sociale et économique – Ghana
Rappelons toutefois que la valeur des exportations du Ghana dépasse les importations uniquement en Afrique et en Amérique du Nord. Sur le marché africain, 80,6 % des exportations du Ghana sont destinées à quatre pays, l’Afrique du Sud en tête, suivie du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Togo.
