Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a voulu rassurer la population sur la crise économique dans un discours le 30 octobre 2022. Face à l’inflation record et à l’effondrement du Cedi la monnaie nationale, il a promis de « rétablir l’ordre » sur les marchés pour contrer la dépréciation. Le président affiche sa volonté de soutenir la production locale pour réduire la dépendance aux produits importés.
Le président ghanéen Nana Akufo Addo exhorte la population à soutenir sa décision de solliciter un prêt du FMI, le Fonds monétaire international. C’est l’une des mesures prioritaires pour juguler une crise économique qui paralyse ce pays d’Afrique de l’Ouest. Le Ghana qui a longtemps été le pays africain subsaharien le plus endetté, fait face à une inflation très accrue. Une situation qui a poussé de nombreux commerces à fermer leurs portes. Le président mesure l’ampleur du phénomène.
Nous sommes en crise, je n’exagère pas quand je le dis. Je ne connais pas d’exemple dans l’histoire où autant de forces malveillantes se sont réunies en même temps. Mais comme nous l’avons déjà démontré dans d’autres circonstances, nous ferons de cette crise une opportunité pour résoudre non seulement les problèmes urgents à court terme, mais aussi, les problèmes structurels à long terme qui continuent de perturber notre économie.
Nana Akufo Addo, Président de la République
Initialement prévu d’ici à trois semaines, un accord avec le FMI est désormais attendu pour la fin de l’année. Déjà accablé par une forte dette, le Ghana cherche à obtenir un crédit de 3 milliards de dollars pour faire face à l’inflation record de 37% et à l’effondrement de sa monnaie, mais aussi aux difficultés économiques aggravées depuis l’invasion russe en Ukraine.
Nous nous sommes adressés au Fonds monétaire international pour assainir, à court terme, nos finances publiques et rétablir notre balance des paiements, tout en continuant à travailler sur les changements structurels à moyen et long terme qui sont au cœur de notre objectif de construire une économie ghanéenne robuste et résiliante et de bâtir un Ghana sans aide.
Nana Akufo Addo, Président de la République
Les discussions avec le FMI ont fait naître la crainte que le gouvernement impose des mesures d’austérité qui mettraient un peu plus la population dans une situation difficile. Les législateurs du parti du président Akufo-Addo ont appelé au limogeage du ministre des Finances, accentuant la pression sur le gouvernement.