Sur le continent africain, la liberté académique est aujourd’hui fragilisée par des pressions politiques, la surveillance et l’ingérence dans les travaux académiques. Face à ces menaces, une conférence continentale a été organisée du 12 au 14 novembre 2025 à Accra au Ghana, pour dresser un état des lieux de la situation, analyser les risques et proposer des mécanismes concrets pour protéger l’autonomie des universités et la liberté de pensée. L’enjeu est clair : garantir que les campus africains restent des espaces sûrs pour la recherche et le débat intellectuel.
Sur le continent africain, la liberté académique traverse une période de fragilisation marquée par des pressions politiques croissantes, la surveillance et des ingérences dans les travaux universitaires. Face à ces dérives, une conférence continentale s’est tenue du 12 au 14 novembre 2025 à Accra, au Ghana, afin de dresser un état des lieux, analyser les risques et proposer de nouveaux mécanismes de protection. L’objectif : garantir que les campus demeurent des espaces sûrs pour la recherche et le débat intellectuel, 35 ans après la Déclaration de Kampala qui posait déjà les premiers principes africains sur la liberté académique.
Je souhaite vous encourager à consacrer une partie de vos délibérations à veiller à ce que le développement du leadership dans les universités publiques africaines favorise la liberté académique et la démocratisation de notre système universitaire.
Alex Segbefia, Chef de cabinet African Coalition for Academic Freedom
Les chiffres présentés lors des travaux sont préoccupants : près de 400 attaques contre des universitaires ont été recensées en un an sur le continent. Enseignants suspendus pour des recherches jugées sensibles, étudiants interpellés après des manifestations sur les campus, censure et intimidation touchent de plus en plus de chercheurs, notamment ceux travaillant sur la gouvernance publique, les conflits locaux ou les droits humains. À cela, s’ajoute un manque structurel de financements endogènes : dans beaucoup de pays, l’investissement national dans la recherche reste inférieur à 1 % du PIB, rendant les institutions dépendantes de bailleurs extérieurs susceptibles d’influencer les priorités scientifiques.
L’absence d’un organe continental pour représenter les intérêts des universitaires auprès de l’Union africaine et de ses instances relatives aux droits humains, telles que la Commission africaine et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, constitue une lacune majeure. Je félicite donc l’ACAF pour cette initiative importante visant à combler cette lacune, même au niveau sous-régional.
Alex Segbefia, Chef de cabinet African Coalition for Academic Freedom
Pour les experts réunis à Accra, protéger la liberté académique est indispensable au développement du continent. Les recommandations appellent les États à renforcer l’autonomie des universités, à créer des cadres juridiques solides et à soutenir les chercheurs exposés à des menaces. Le message est clair : si l’Afrique veut bâtir un avenir fondé sur la connaissance, l’innovation et la démocratie, elle doit garantir des campus ouverts, indépendants et sécurisés, où la pensée peut circuler librement, sans crainte ni censure.



